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Huile d’olive : des marques algériennes dans l’épicerie fine parisienne

Huile d’olive : des marques algériennes dans l’épicerie fine parisienne

Bien connue pour les différents prix reçus dans des concours à l’international, l’huile d’olive algérienne Dahbia se développe aujourd’hui sur le marché de l’épicerie fine à Paris.

Dahbia est une jeune marque d’huile d’olive enracinée dans la wilaya de Djelfa dans les Hauts plateaux algériens.

Dans cette région où le climat est particulièrement sec, la pression des parasites de l’olivier est faible et permet une conduite sans intervention de traitements chimiques.

La présence d’un moulin au sein de l’oliveraie permet également de triturer l’après-midi les olives récoltées le matin même. Un laps de temps très court qui évite l’oxydation des olives et assure une qualité exceptionnelle.

L’huile Dahbia est aujourd’hui présente dans le secteur de l’épicerie fine à travers son référencement réussi à l’étranger et notamment en France grâce au principe du retail.

Selon les spécialistes du marketing, « Le retail signifie ainsi la mise en vente de produits par une personne ou une entreprise, désignées par le retailer, à destination des consommateurs. »

On trouve ainsi l’huile Dahbia au niveau de la boutique « Huile d’Olive du monde » dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.

Un point de vente qui affirme pouvoir assurer des livraisons « le jour même » dans la capitale française. La boutique dispose également d’un outil redoutable à travers son site Internet « Elle & L’Huile ». Un moyen de se faire plus largement connaître.

En France, nombreux sont les petits agriculteurs de produits du terroir qui ont augmenté leur vente en étant présent sur Internet. Tel ce producteur de foie gras qui indique avoir triplé ses ventes suite à sa présence sur Internet.

Pour arriver à un tel référencement, la marque Dahbia a joué sur sa qualité légendaire, attestée par ses nombreux prix à l’international, mais également sur un packaging aux normes internationales.

Hakim Alileche explique la stratégie commerciale de son entreprise : « Pour s’imposer sur le marché de l’huile d’olive premium, il faut que la qualité soit attestée par des spécialistes reconnus. »

Très tôt, il a parcouru les salons à l’étranger : « C’est pour cela que nous participons aux concours internationaux pour prouver que nous avons une bonne qualité d’huile d’olive extra vierge selon les normes du Conseil oléicole international qui organise le concours le plus prestigieux chaque année. »

Au niveau de ce salon, le cahier des charges est d’un haut niveau. « Un concours très sévère. Ils exigent certaines quantités, sceller les cuves jusqu’à ce que les résultats soient rendus », explique-t-il.

Quand on lui demande comment a-t-il réussi à entrer dans le cercle fermé des épiceries fines parisiennes, il indique : « Nous fournissons les analyses et les boutiques font leurs propres analyses physico-chimiques et sensorielles. »

Il ne manque pas d’insister sur un point, les emballages : « Il faut de beaux emballages. En Algérie, il n’y a pas le choix sur les emballages. Nous comptons avoir notre propre emballage de luxe. »

Quant à la certification bio de l’huile d’olive Dahbia, il indique le chemin qui reste à parcourir à la filière locale. « Parler d’huile d’olive bio sans disposer d’un certificat délivré par un organisme reconnu ne veut rien dire. Actuellement, nous travaillons avec l’organisme Ecocert pour labelliser notre huile d’olive, faute d’organismes accrédités en Algérie. »

Signe du succès de la démarche commerciale de l’huile Dahbia, il suffit de taper « Dahbia Elle et l’Huile » sur Internet pour arriver à une description du produit : Huile d’Olive Extra Vierge d’Algérie avec son vaporisateur offert. Au prix de 22,00 € le flacon de 50 cl, soit 44,00 € le litre, l’opération est rentable.

Le site spécialisé dans la cuisine algérienne cuisinedz.fr a repéré une marque algérienne d’huile d’olive qui se vend 50 euros le litre dans l’épicerie fine parisienne. Cette huile qui est produite à Baghlia dans la région de Bouira est « obtenue à partir des olives vertes cueillies soigneusement sur des terrains rocailleux en début de maturation », explique cuisinedz.

Cet amoureux des oliviers regrette que « l’huile d’olive algérienne coûte moins cher que ses homologues italiennes, espagnoles et grecques » alors que sa qualité est identique, voire supérieure.

Forte demande sur l’huile d’olive algérienne

Suite à ses nombreux contacts avec les acheteurs étrangers, il note une forte demande de l’huile d’olive d’Algérie, cette année.

« Du fait de la sécheresse, l’huile d’olive manque cette année en Espagne, en Italie, et même en Tunisie. Il y a une demande pour satisfaire la demande extérieure. Nombreux sont les acheteurs mondiaux qui sollicitent l’huile d’olive algérienne pour compenser le manque de production », explique-t-il.

Cependant, aborder le marché international ne s’improvise pas : « Il faut produire de la bonne qualité en grandes quantités, c’est cela le défi. Il faut aller vers une production de qualité. Il y a de la demande sur le marché extérieur, de préférence la vendre en bouteilles pour garder la valeur ajoutée ».

La campagne 2023 a cependant été impactée par le gel dans certaines régions de production.

En fin observateur de ses oliviers, il témoigne : « La campagne oléicole 2023 a été marquée par une baisse de la production. Lors de la floraison, on a enregistré des températures diurnes de 28 degrés (avril – mai). La nuit, les températures baissaient à 2 °C. Ce qui a impacté négativement la production. Le cycle de floraison a été chamboulé. D’habitude, il fait 28° C la journée et les températures ne baissent que de moitié la nuit. Une situation liée au changement climatique. »

Il se joint à l’opinion de plusieurs spécialistes Algériens et étrangers qui proposent de greffer les oléastres. Bien qu’installé à Aïn Oussera, ce natif des Ouadhias(Tizi-Ouzou) est un familier des oliveraies du Nord du pays et en bon connaisseur, il croit dans le potentiel oléicole local.

« Le Nord-Est de l’Algérie est couvert d’oléastres, le pays comprend le plus grand parc mondial de ces oliviers sauvages. Des arbres adaptés naturellement aux conditions de sol et de climat. Un programme national pour les greffer permettrait un gain de 30 années sur le niveau de production puisqu’un oléastre greffé entre en pleine production au bout de trois ou quatre ans » développe-t-il.

Sans compter qu’un tel programme de greffage permettrait de créer de nouveaux vergers. L’huile d’olive d’Algérie a de beaux jours devant elle.

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