search-form-close
Human Rights Watch dénonce l’« arrestation arbitraire » d’un de ses responsables en Algérie

Human Rights Watch dénonce l’« arrestation arbitraire » d’un de ses responsables en Algérie

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, ce mardi 20 août, la détention par la police algérienne suivie de l’expulsion d’Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, auprès de l’ONG américaine. « Il a été détenu durant dix heures, ses passeports confisqués et retenus pendant dix jours, avant qu’il ne soit expulsé », a précisé Human Rights Watch qui dénonce une « arrestation arbitraire ».

Ahmed Benchemsi s’était rendu en Algérie le 1er août dernier, pour le compte de l’ONG. « Il a été placé en détention par la Police le 9 août, alors qu’il observait la marche qui se déroulait à Alger pour le 25e vendredi consécutif. Son téléphone et son ordinateur portable ont été confisqués et on lui a demandé de fournir les mots de passe pour accéder à ces deux appareils, ce qu’il a refusé de faire », détaille l’ONG. Benchemsi s’est rendu en Algérie « légalement », insiste Human Rights Watch.

« Détenu le 9 août, Benchemsi a été libéré aux environs de minuit, avec une citation à comparaître au poste de police le 13 août. Ce jour-là, la police ne prononce aucune charge contre lui et ne présente pas de mandat de perquisition, mais lui demande à nouveau de fournir ses mots de passe, ce qu’il refuse encore une fois de faire. Il reçoit une nouvelle citation à comparaître le jour suivant. Benchemsi se présente avec un avocat, Salah Dabouz, le 14 août. La police lui demande de « manière agressive » de fournir ses mots de passe, ce qu’il refuse encore de faire. Après quatre heures, on lui demande de revenir le lendemain matin pour comparaître devant le procureur », relate l’ONG.

« Il se présente à nouveau avec son avocat le 15 août et attend huit heures sans voir le procureur. A la fin de la journée, la police lui présente une nouvelle citation à comparaître devant le procureur, le 18 août. Ce jour-là, il sera transféré au siège de la brigade de police pour les étrangers. On lui annonce qu’il pourrait bientôt être expulsé. Il reste en garde à vue jusqu’au lendemain, avant d’être placé sur un vol à destination de Casablanca, dans l’après-midi du 19 août. Les autorités algériennes lui ont rendu ses passeports et ses appareils électroniques avant qu’il n’embarque », poursuit le communiqué.

Les autorités algériennes n’ont informé Benchemsi d’aucune charge contre lui, ni d’une raison légale pour avoir confisqué son téléphone, son ordinateur, ses passeports, ou pour lui avoir demandé de fournir ses mots de passe, selon l’ONG. Elles n’ont par ailleurs pas fourni de motifs légaux pour son expulsion, ajoute HRW qui affirme que Benchemsi n’a jamais été présenté devant le procureur.

«Les mauvais traitements subis par Benchemsi sont un rappel sérieux des risques auxquels sont confrontés tous les jours les défenseurs des droits de l’Homme algériens qui dénoncent les abus du gouvernement », a déclaré Keneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.

« Son arrestation arbitraire et les mauvais traitements qu’il a subis indiquent que les autorités ne veulent pas que le monde soit au courant des manifestations de masse pour plus de démocratie en Algérie », a-t-il expliqué.

Ahmed Benchemsi est détenteur de la double nationalité marocaine et américaine.

  • Les derniers articles

close