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Identité amazighe : indignation en Algérie après le dérapage de Mohamed Belghit

Identité amazighe : indignation en Algérie après le dérapage de Mohamed Belghit

Source : capture d'écran YouTube
Mohamed Belghit

Après l’écrivain Boualem Sansal qui a remis en cause les frontières de l’Algérie, un historien, Mohamed Lamine Belghit en l’occurrence, vient de commettre un « grave dérapage » en considérant l’amazighité comme un « projet idéologique de création franco-sioniste ».

Une sortie autant curieuse qu’irresponsable : Invité jeudi de la chaîne de télévision Sky News Arabia, cet enseignant à l’université d’Alger, « spécialiste » du Maghreb et de l’Andalousie, a dénié l’existence de la dimension amazighe de l’Algérie et plus globalement de toute l’Afrique du Nord.

« Il n’existe pas de culture amazighe », a-t-il dit. « C’est un projet idéologique franco-sioniste par excellence ». « Il n’existe pas une chose qui s’appelle amazighité, il y a ce qu’on appelle berbère ou berbérité », a-t-il ajouté en réponse à la question de la journaliste qui lui faisait remarquer que ses propos participaient à l’occultation de l’identité de tout un peuple.

Selon cet historien, les Berbères, populations autochtones d’Afrique du Nord, sont d’origine arabe. « Et concernant la question amazighe, il s’agit d’un projet politique visant à saper les piliers de l’unité du Maghreb arabe confrontée à ce dont rêvait la France coloniale : un Maghreb arabe francophone », a dit Belghit.

Mohamed Belghit suscite une vague d’indignation en Algérie

Cette sortie de Mohamed Lamine Belghit qui se livre depuis quelques années à un révisionnisme systématique des fondements de la nation algérienne, a provoqué la réaction de la Télévision algérienne. Dans un commentaire lu au JT de 20 h vendredi, le média public a qualifié, sans le nommer, Belghit de marchand de l’idéologie, et a accusé les Émirats arabes unis d’avoir « franchi toutes les lignes rouges » en s’attaquant à l’unité et à l’identité du peuple algérien. La chaîne Sky News Arabia est basée dans cet émirat du Golfe.

Sur les réseaux sociaux, les propos de Belghit ont suscité une vague d’indignation.

Responsable dans les instances du FFS, Rachid Chaibi a jugé « nécessaire » une interpellation par le Parlement des ministères de la Justice, de l’Enseignement supérieur et de la Communication sur ces « déclarations dangereuses » sur l’identité amazighe et qui portent, selon lui, « atteinte à la constitution », en appelant à l’application de la Loi à son encontre.

« Je ne vois aucune différence entre Belghit et Sansal et je pense que les deux doivent être poursuivis et condamnés à des peines morales et pas la prison. Il faut que leurs poursuivants soient des intellectuels et des historiens et que les sujets évoqués par ces deux personnages fassent l’objet d’un débat intellectuel national d’où découlerait un consensus là aussi national comme ce fut le cas dans certains pays », a écrit, pour sa part, le journaliste, Akram Kharief, fondateur du site Ménadéfense.

Pour l’histoire, Arezki Ferrad qui s’exprimait sur Ennahar TV, la « question de l’identité n’existe plus et la dimension amazighe a été incluse dans la constitution » algérienne.

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