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Imane Khelif : après Vogue Arabia, elle fait la couverture de M, le magazine du Monde qui la présente comme une icône

Imane Khelif : après Vogue Arabia, elle fait la couverture de M, le magazine du Monde qui la présente comme une icône

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Imane Khelif

Figure emblématique dans le monde du sport après sa médaille d’or  historique aux JO de Paris 2024, Imane Khelif est en train de se faire une place dans l’univers de la mode.

Cette ascension fulgurante lui vaut d’être saluée dans des publications prestigieuses. Après la Une de Vogue Arabia, l’athlète algérienne fait la couverture de M, le magazine du journal Le Monde qui titre : « Imane Khelif, naissance d’une égérie ».

Dans cette édition, le magazine hebdomadaire revient sur l’itinéraire de la championne algérienne devenue symbole d’identité et de résilience, la décrivant comme « championne olympique de boxe, cible de l’extrême-droite, adulée en Algérie et icône de la mode ».

Imane Khelif, une force forgée dans l’adversité

 

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Pour saisir qui est Imane Khelif, la jeune femme que son amie boxeuse Roumaysa Boualem décrit comme « timide, rigolote et un peu naïve, qui aime faire des bêtises et a gardé son cœur de petite fille », il faut remonter jusque dans son enfance.

Issue d’une famille nombreuse et pauvre, la jeune Imane a dû surmonter bien des obstacles pour poursuivre un rêve né dans le village modeste de Biban Mesbah, à Tiaret.

« Je vendais même du pain sur le bord de la route pour avoir un peu d’argent »,  pour payer des vêtements, des gants de boxe, et des trajets vers la salle de sport, à une dizaine de kilomètres de chez elle, raconte Imane Khelif.

Très vite, elle se heurte aux premiers commentaires visant son physique de jeune sportive, alors même qu’elle n’est que pré-adolescente.

« J’ai subi le harcèlement depuis toute petite. Enfant, on me reprochait d’être trop musclée ou de marcher comme un garçon. Ce genre de commentaires ont toujours été présents dans ma vie, de manière plus ou moins violente », confie-t-elle au magazine M.

Les critiques sur son apparence et sur son choix de carrière ne l’ont pas découragée. Elle s’est appuyée sur le soutien indéfectible de sa famille, puis de ses entraîneurs, dont Mohamed Chaoua, coach du club de boxe de la protection civile de Tiaret, qui décèle très tôt son potentiel, pour poursuivre son rêve de devenir une grande boxeuse.

Peu à peu, la boxeuse acquiert une agilité certaine qui la fera briller sur différentes scènes internationales : la médaille d’or lors des Jeux méditerranéens à Oran en 2022, la médaille d’argent aux championnats du monde féminins de boxe amateur à Istanbul en 2022, et la 5e place aux JO de Tokyo en 2021.

La tourmente des controverses mondiales

Avec ces prouesses, elle tape dans l’œil de Nasser Yefsah, directeur sportif du club Nice Azur Boxe ; et suscite l’intérêt de Pedro Diaz, son entraîneur américano-cubain. Ces derniers vont l’aider à peaufiner son profil de boxeuse explosive.

 

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« Nous avons établi une planification scientifique qui a permis de travailler sur ses lacunes physiques. Elle était endurante, mais il lui manquait de l’explosivité, de la puissance et des réflexes défensifs », explique Nasser Yefsah au même média.

Entre Nice, Miami et Las Vegas, Imane Khelif alterne les entraînements et se perfectionne jusqu’à atteindre une maîtrise technique et physique, celle-là même qui lui rapportera la médaille d’or olympique aux JO de Paris 2024, à l’âge de 25 ans.

Imane Khelif marque ainsi l’histoire en devenant la première boxeuse africaine à remporter l’or olympique, une consécration qui ne vient pas sans turbulences, toujours relatives à son physique.

En mars 2023, la boxeuse est disqualifiée des championnats du monde de boxe à New Delhi, alors qu’elle est victime de tests controversés sur les « critères de féminité » dans le monde du sport.

« Personne n’a compris ce qui se passait : l’IBA (International Boxing Association) nous disait qu’elle n’avait pas le droit de boxer, mais refusait de nous communiquer les résultats de ces tests. Imane est née fille, elle a grandi fille, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait », relate alors Nasser Yefsah.

Bien qu’elle prenne sa revanche en remportant la finale de boxe féminine des moins de 66 kg aux JO de Paris 2024, une polémique similaire éclate et est amplifiée par la participation de figures de l’extrême-droite mondiale telles que l’écrivaine J.K. Rowling, le milliardaire Elon Musk, et Donald Trump, alors candidat aux présidentielles américaines 2024, qui n’hésitera pas à surfer sur la vibe Khelif pour sa campagne électorale.

Portée par son talent et ses fans, Imane Khelif est devenue une icône de la mode

Cependant, Imane Khelif tiendra bon face à cette campagne haineuse sans précédent contre une athlète. « Ces gens-là comme Donald Trump ou Elon Musk, ils ne me connaissent pas, pas plus que je ne les connais. Sur la base d’informations non vérifiées, ils ont attaqué une jeune fille qui était juste là pour réaliser son rêve », dénonce-t-elle encore.

Aujourd’hui, le phénomène Imane Khelif dépasse largement le cadre du sport. Elle, qui se définit comme « une femme forte avec des pouvoirs spéciaux », est à présent perçue comme une véritable icône mondiale.

Son allure et sa forte personnalité en font une muse pour les créateurs de mode, à l’instar de Matthieu Blazy, le directeur artistique de Bottega Veneta.

Ce dernier voit en elle « une championne de la détermination et de l’authenticité », ce pourquoi il l’a conviée au défilé de la Fashion Week de Milan en septembre dernier. Pour l’occasion, la championne algérienne était au premier rang, installée à côté de l’actrice américaine Julianne Moore.

Pour les magazines de mode et de luxe, comme Vogue Arabia, où elle apparaît en couverture, elle symbolise une « nouvelle ère de la beauté ».

En Algérie, Imane Khelif n’est autre qu’une héroïne nationale. Si elle est acclamée par le peuple, elle a également le soutien du président de la République.

Son manager Ahmed Delimi explique : « Imane a de très bons rapports avec le président, il a une affection particulière pour elle car il a été wali de Tiaret, et il connaît les difficultés de cette région ».

Fidèle à ses valeurs et patriote dans l’âme, la championne algérienne célèbre chaque victoire sur le ring avec le salut militaire, rendant ainsi hommage à son pays, ce que confirme son manager : « Quand elle gagne, c’est à la fois pour sa famille et pour son drapeau ».

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