Alors qu’elle est l’une des principales destinations des migrants, l’Europe se barricade et modifie ses lois sur l’immigration. Les pays européens adoptent, l’un derrière l’autre, des politiques anti-immigration, menées ou inspirées par l’extrême-droite.
Beaucoup s’accordent à dire que la politique migratoire de l’Europe vit un tournant majeur ces dernières semaines. Des durcissements à la chaîne contre les immigrés sont, en effet, adoptés par plusieurs pays de l’UE.
Ces durcissements sont notamment motivés par une montée de l’extrême droite qui prône publiquement des politiques anti-immigration. Voici les pays qui ont durci leurs politiques ou pris des mesures récemment.
Allemagne : retour des contrôles aux frontières Schengen
Alors qu’elle était le porte-étendard d’une politique favorable à l’immigration et à l’accueil des demandeurs d’asile, l’Allemagne a peu à peu changé de cap face à la montée en force des partis de l’extrême droite.
La mesure la plus spectaculaire a été prise la semaine dernière. Le pays, membre fondateur de l’espace de libre circulation Schengen, a rétabli, à partir du 16 septembre dernier, les contrôles à ses frontières, notamment celles avec la France.
La décision, dont l’objectif est la lutte contre l’immigration illégale, a été vivement critiquée par plusieurs autres pays européens.
Suède : 30.000 € pour quitter le pays
La Suède, de son côté, qui affiche déjà une politique migratoire très sélective, ne se contente pas de limiter l’afflux des migrants, mais tente également de se débarrasser de ceux qu’elle a déjà accueillis.
Le 12 septembre dernier, le gouvernement suédois a proposé la mise en place d’une allocation d’aide au retour dont le montant dépasse les 30.000 € pour tout migrant qui souhaite rentrer dans son pays d’origine, qu’il soit installé légalement ou illégalement dans le pays.
Il s’agit là encore d’une décision de la coalition d’extrême droite qui vise à réduire l’immigration dans le pays. Selon le ministre des migrations suédois, Johan Forssell, son pays franchit « de nouvelles étapes dans la réorientation de la politique migratoire ».
Italie : forte baisse des arrivées de migrants
Le pays, qui a à sa tête un gouvernement d’extrême droite depuis 2022, ne manque pas à l’appel et adopte une politique migratoire pour le moins stricte. Selon le ministre italien de l’Intérieur, le nombre des migrants ayant débarqué dans le pays en 2024 a baissé de 65 % en comparaison à 2023.
La première ministre italienne, afin d’arriver à endiguer l’immigration illégale, a surtout fait pression sur l’Union européenne pour la création d’une zone tampon en Afrique du Nord, notamment en Tunisie, afin d’empêcher les migrants d’atteindre les côtes italiennes.
Résultat, les migrants prennent d’autres routes, notamment depuis le Maroc, et débarquent désormais sur les côtes espagnoles, explique le média Europe 1.
Portugal : durcissement sur les titres de séjour
Le Portugal a été, lui aussi, touché par le vent anti-immigration. En juin dernier, le pays a annoncé un nouveau plan qui limite considérablement la possibilité d’entrer dans le pays pour les migrants.
En effet, le gouvernement a annoncé un nouveau plan migratoire qui rendrait impossible la délivrance d’un titre de séjour suite à une entrée dans le pays avec un visa touristique.
Cette annonce a été faite par le gouvernement portugais, début juin dernier, quelques jours avant les élections européennes qui ont connu une montée en force de l’extrême droite.
France : l’immigration devient une priorité pour le gouvernement
En France, la question migratoire ne quitte plus la scène politique depuis plusieurs années déjà. Elle est notamment le cheval de bataille des partis d’extrême droite qui appellent à durcir les lois concernant les étrangers, qu’ils soient légaux ou irréguliers.
Selon l’association, CIMADE, la loi Immigration, promulguée en janvier dernier par le gouvernement français, est « l’une des plus répressives de ces 40 dernières années » et constitue « un nouveau cap » dans les atteintes perpétrées contre les migrants.
Le pays connaît également une montée de l’extrême droite qui a remporté les élections européennes et qui a failli gagner les élections législatives. Les partis de l’extrême droite ne manquent pas de faire pression sur le gouvernement afin qu’il adopte des mesures de plus en plus restrictives à l’encontre des étrangers.
Le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier a inscrit l’immigration parmi ses priorités.
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