
Instauré en juillet dernier pour le second semestre 2025, le programme prévisionnel d’importation (PPI) sera-t-il reconduit en 2026 ? La question suscite des interrogations dans les milieux d’affaires en Algérie.
Sans tenir compte des délais nécessaires pour la validation du PPI, la conclusion d’une opération d’importation nécessite entre quatre et cinq mois, entre la consultation des fournisseurs et le dédouanement des marchandises.
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Il y a cinq grandes étapes : la consultation des fournisseurs, l’établissement du bon de commande, l’obtention d’une lettre de crédit de la banque, l’expédition de la marchandise, le dédouanement et l’enlèvement.
« Une opération d’importation de marchandises ou d’équipements peut prendre plusieurs mois. Si le gouvernement a l’intention de reconduire le PPI pour 2026, il est temps de l’annoncer pour que les entreprises puissent se préparer », estime un chef d’entreprise.
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Le PPI 2025 a-t-il rempli son rôle ?
Interrogé par TSA sur l’opportunité de reconduire le PPI en 2026, l’économiste Brahim Guendouzi explique que « logiquement, les deux agences créées pour gérer les importations et les exportations suffisent pour réguler le marché national, la production locale et les volumes de produits à l’export ».
Pour lui, le PPI a été imposé cette année, pour obtenir des « données fiables sur les importations, qui devront servir pour encadrer les opérations pour les années à venir ».
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Pour renforcer le contrôle sur le commerce extérieur et durcir la lutte contre la fraude, le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations a mis en place une nouvelle procédure pour les importations.
Entrée en vigueur le 9 juillet dernier, la mesure consiste en la présentation obligatoire par les entreprises qui importent pour le fonctionnement et/ou l’équipement du PPI pour le second semestre 2025 pour la domiciliation bancaire des opérations d’importation et le dédouanement des produits importés.
Sur le papier, la décision est limitée pour réguler les importations pendant le second semestre 2025 et remettre de l’ordre dans le commerce extérieur afin de mettre fin aux pratiques de certaines entreprises qui importaient des matières premières et des produits destinés au fonctionnement de leurs usines, pour ensuite les revendre, au prix fort, sur le marché noir.
Quel avenir pour le PPI ?
Instaurée brutalement, la mesure du PPI a provoqué une paralysie des importations et le blocage dans les ports et les aéroports des marchandises importées. Il aurait fallu l’intervention du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour débloquer la situation, un mois après.
Mais la procédure n’a pas été abandonnée. Les entreprises ont continué à établir leur PPI et à les présenter au ministère du Commerce extérieur pour les faire valider, pour ensuite entamer les procédures d’importation auprès des fournisseurs et des banques.
Quatre mois après, le ministère du Commerce extérieur continue de traiter les demandes et les recours introduits par les entreprises importatrices. Entre-temps, deux agences pour la gestion des importations et des exportations ont été créées début septembre. Elles devraient remplacer les outils mis en place pour la gestion du commerce extérieur avec l’objectif de réduire les importations en les substituant par des produits fabriqués localement et d’augmenter les exportations.
En plus du PPI, des chefs d’entreprises s’interrogent aussi sur le sort qui sera réservé aux importations des services qui ont été bloquées dans la foulée de l’instauration du PPI.
À moins deux mois de la fin de l’année, le gouvernement ne s’est prononcé sur la reconduction ou non du PPI en 2026. Rien n’a filtré sur ses intentions. Seule certitude : l’Algérie a décidé de durcir encore les conditions d’importations.