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Incendies : pourquoi l’Algérie ne dispose pas de canadairs

Incendies : pourquoi l’Algérie ne dispose pas de canadairs

Des sapeurs-pompiers, soutenus par des bénévoles et des militaires, tentent de lutter depuis le lundi 9 août, contre des feux gigantesques, qui ravagent les forêts d’Algérie, particulièrement celles de la Kabylie. Au moins 65 personnes dont 28 militaires ont péri dans les flammes.

Dans cette lutte acharnée contre les flammes, le manque de moyens et notamment l’absence de canadairs dont l’Algérie ne dispose pas, sont pointés du doigt.

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Interrogé à ce sujet, le colonel Farouk Achour, directeur de l’information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), a déclaré sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale  a expliqué pourquoi la Protection civile algérienne n’était pas dotée de canadairs.

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« Il y a des spécificités géographiques et topographiques, qui poussent à faire des choix techniques. Nous avons privilégié l’acquisition de moyens terrestres », a-t-il expliqué.

Le colonel Farouk affirme que le nombre de colonnes mobiles de la Protection civile a été « doublé, voire triplé ».

« Nous sommes passés de pratiquement 26 à 56 colonnes mobiles qui sont actuellement opérationnelles. Chaque wilaya est dotée de sa propre colonne mobile et les wilayas à vocation forestière, ont elles, au minimum 2 colonnes mobiles», a-t-il détaillé.

Au lieu d’opter pour les canadairs, la Protection civile algérienne a préféré acquérir des hélicoptères de lutte anti-incendie, selon le même responsable.

«Nous avons acquis  des hélicoptères qui ont la capacité de lutter contre les feux de forêts, et qui sont au nombre de 6. Nous les engageons à chaque fois que c’est nécessaire. Un travail est en train de se faire sur l’acquisition de moyens aériens adaptés à la topographie algérienne», a-t-il indiqué, sans plus de détails.

Les canadairs non adaptés aux forêts algériennes

Au sujet des canadairs, le colonel Farouk a expliqué les raisons de leur absence dans l’inventaire du matériel de lutte anti-incendie de la Protection civile algérienne.

«Quand vous avez un espace forestier assez restreint et que vous avez une multitude de villages à l’intérieur et que vous avez un bombardier avec de grandes capacités, de type canadair, cela peut faire beaucoup de dégâts », a—t-il dit.

Pour lui, « il faut donc absolument du matériel adapté. C’est ce que nous sommes en train de faire. Il y a eu des expériences, il y a eu tout un travail qui a été fait depuis l’année dernière ».

Toutefois, la crise de la pandémie de covid-19 a retardé l’avancement de ce projet. « Malheureusement le covid nous a beaucoup retardés. Le travail est en train de se faire et l’Etat a mis à notre disposition, tous les moyens financiers pour que l’on puisse les acquérir et pouvoir les utiliser à l’avenir. Mais il faut savoir que ce n’est pas la solution ultime. Cela peut servir dans certains endroits, mais pas d’autres (…)».

Le colonel Farouk a ensuite expliqué que la complexité de la lutte contre les incendies : «Éteindre un feu demande une technicité, une méthode de travail. C’est une spécialité à part entière où il faut former plusieurs personnes. Ce que nous avons fait. Nous avons aussi acquis un simulateur qui nous permet de renforcer les capacités de nos éléments dans la lutte contre les feux de forêts».

Au début du mois de juillet, en visite à Khenchela qui a été dévasté par des feux de forêts, le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud a annoncé l’acquisition prochaine de canadairs.

Hier, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a indiqué que des discussions avec les partenaires européens de l’Algérie pour louer ces avions spécialisés dans la lutte anti-incendie et qui ont terriblement manqué aux sapeurs-pompiers à Tizi-Ouzou et à Khenchela il y a un moins d’un mois.

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