Le ministère mozambicain des Affaires étrangères a réagi, dans un communiqué diffusé ce mercredi 30 août, à l’incident qui s’est produit jeudi dernier, lors de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad) qui se tenait à Maputo. La délégation marocaine voulait empêcher la délégation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) d’y participer, ce qui a provoqué des incidents.
Selon le ministère mozambicain, le Japon (qui parraine le Ticad) et l’Union africaine « ont conclu un accord pour la participation de tous les membres de l’UA (dont le Sahara occidental, NDLR) » dans la réunion de Maputo.
Le ministère accuse ensuite le Maroc d’usurpation de pouvoirs de « co-organisateurs » et du « pays d’accueil » et d’avoir usé de la violence. « Malheureusement, la délégation du Royaume du Maroc, complètement hors de son mandat, a usurpé les pouvoirs des co-organisateurs et du pays d’accueil, en s’accordant le droit de contrôler l’accès au Centre international de Conférence ‘Joaquim Chissano’, ainsi que de la salle de réunion, ayant même fait recours à la violence », affirme le communiqué.
« Compte tenu de cette situation, le Gouvernement du Mozambique a été contraint de maintenir l’ordre pour assurer la sécurité des autres participants et de s’assurer du bon déroulement de l’événement, en particulier la cérémonie d’ouverture, en présence du Chef de l’État du Mozambique », explique le ministère. Avant d’ajouter ; « étant membre de l’Union Africaine, le Mozambique exprime son étonnement et sa répugnance devant le comportement du Maroc à l’égard d’un autre membre de l’Organisation, une violation inacceptable des principes qui régissent la relation entre les États ».
Durant l’évènement d’une durée de trois jours, la délégation marocaine a tenté tant bien que mal d’écarter la délégation sahraouie qui est pourtant membre de l’UA. Vendredi 25 août, plusieurs médias marocains affirmaient que la délégation marocaine conduite par Nasser Bourita a été empêchée d’accéder à la salle où se déroulait la réunion.
Une vidéo diffusée sur Youtube montre les bousculades qui ont eu lieu. La délégation marocaine a tout de même assisté à la rencontre. Le lendemain, l’UA a exigé du Maroc et de tous les partenaires le respect de l’organisation en tant que bloc uni au niveau régional et international.