Économie

Inflation : la Banque d’Algérie prend de nouvelles mesures

L’inflation en Algérie a dépassé 9% en 2022, dans une conjoncture mondiale de hausse des prix des matières premières, des produits manufacturés et des frais de logistique.

Un taux qualifié d’ « inacceptable » par le président de la République Abdelmadjid Tebboune en janvier dernier, au moment où tous les autres indicateurs de l’économie algérienne étaient au vert. Afin de juguler la tendance inflationniste, la Banque d’Algérie (BA) vient de prendre de nouvelles mesures à travers son Comité des opérations de politique monétaire.

Réuni jeudi 13 avril sous la présidence du gouverneur Salah Eddine Taleb, le comité a scruté les évolutions de la situation économique du pays et a examiné notamment les questions liées à l’inflation, aux liquidités, à la croissance et au crédit, annonce un communiqué de la Banque d’Algérie publié ce dimanche 16 avril.

Les mesures phares prises pendant cette réunion sont l’augmentation d’un point de pourcentage du taux de réserve obligatoire pour le ramener à 3% à compter du 15 avril 2023, et le renforcement des reprises de liquidité bilatérales pour le porter à 600 milliards de dinars. Ces reprises avaient été introduites en septembre 2020. L’objectif est de « cibler les sources de l’excès de liquidité, potentiellement inflationnistes », indique le communiqué de la Banque d’Algérie.

La même source explique que la liquidité bancaire ne cesse d’augmenter (de 1.996,41 milliards de dinars en fin décembre 2022 à 2.475,817 milliards de dinars en fin mars 2023), précisant qu’elle est générée par l’augmentation des revenus des exportations et qu’elle (la liquidité) n’est pas en adéquation avec les crédits à l’économie qui enregistrent « une croissance modérée », devront passer de 3,27% à la fin décembre 2022 à 0,64% à la fin février 2024.

Algérie : les réserves de change en hausse, le FRR se reconstitue 

Les mesures anti-inflation pourraient, toutefois, être réévaluées par le comité qui assure rester « attentif » à l’évolution conjoncturelle et aux perspectives des indicateurs macroéconomiques, particulièrement celles liées à l’inflation et à l’inflation sous-jacente, selon le communiqué de la Banque d’Algérie.

La réunion a été aussi l’occasion de l’évaluation de la situation macro-économique de l’Algérie. De nouveaux chiffres des principaux indicateurs ont été dévoilés, confirmant le redressement général de l’économie algérienne.

Le solde global de la balance des paiements a enregistré en trois mois seulement, à la fin mars 2023, un excédent de 4,5 milliards de dollars, et les réserves de change se sont situées à la même période à 66,14 milliards de dollars, contre 60,99 milliards à la fin décembre 2022.

Autre bonne nouvelle, le Fonds de régulation des recettes (FRR) s’est remis à se reconstituer fortement. À la mi-mars, la Banque d’Algérie avait diffusé une note de précision indiquant que les réserves de change du pays avaient atteint 64,63 milliards de dollars en 2023, sans donner de date précise. Quelques jours plus tôt, elle avait annoncé dans sa note de conjoncture que les réserves étaient de 52,76 milliards de dollars en fin septembre 2022.

Le comité a constaté une « forte amélioration » du compte courant du Trésor à la Banque d’Algérie avec un solde positif à la fin mars 2023 de 1.788,31 milliards de dinars. De ce montant, 833,73 milliards de dinars sont logés dans le FRR, précise-t-on. Le FRR est un fonds créé au début des années 2000. Il est alimenté par les excédents budgétaires générés par les exportations des hydrocarbures.

Après la baisse des cours en 2014, les réserves du FRR se sont mises à baisser jusqu’à s’épuiser complètement en février 2017.

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