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Internet perturbé pendant le Bac : « C’est un aveu d’échec »

Internet perturbé pendant le Bac : « C’est un aveu d’échec »

Les épreuves de l’examen du baccalauréat ont commencé en Algérie dimanche 12 juin. Et pour la sixième année consécutive, la connexion internet, dans tout le pays est fortement perturbée durant la semaine de cet examen.

En effet, depuis dimanche, dès le début des épreuves à 08 h 30, l’accès aux réseaux sociaux et services de messagerie (Facebook, Twitter, Instagram, Messenger, WhatsApp, etc.) est complètement bloqué. Même la connexion internet d’une façon générale est perturbée, parfois bloquée.

La connexion internet n’est rétablie qu’en fin de matinée, avant d’être à nouveau bloquée en début d’après-midi et débloquée à la fin des épreuves de la journée, soit vers 17 heures. Une mesure censée prévenir et lutter contre d’éventuelles fraudes et fuites des sujets.

« Un aveu d’échec »

Interrogé sur l’obsession de la triche et sur les mesures prises par les autorités pour sécuriser l’examen du Bac en Algérie, Rabeh Sebaa, sociologue, a déclaré : « C’est le meilleur aveu de la déficience du système scolaire dans sa manière de créer de l’autorité et de la confiance. » Selon lui, « cet aveu d’impuissance prend de l’ampleur d’année en année ».

« Aujourd’hui, on fait appel à l’armée, à la police, à la gendarmerie, ce n’est pas normal. Nous sommes dans une ère où il y a mille et un moyens technologiques pour assumer ces tâches, pourquoi faire appel aux appareils répressifs ? », interroge le sociologue.

« Dès le départ, on fait appel à une autorité répressive. C’est ça qui est problématique. Nous n’en avons pas besoin. Les autres pays font autrement. Il y a des caméras, on confisque les téléphones, ordinateurs, tablettes, etc. En Algérie, au départ, il y a problème », pointe M. Sebaa.

« Nous sommes en train d’exagérer cette histoire de fraude »

Le sociologue explique ne pas comprendre cette obsession de lutter contre la triche au Bac en Algérie, d’autant plus que « ce phénomène n’est pas nouveau ».

« La triche au Bac n’est pas un phénomène nouveau. On agit comme si ce phénomène était nouveau, alors que ce n’est pas du tout le cas. Le pire est que ce discours s’amplifie d’année en année,  jusqu’à mettre aujourd’hui des gens en prison », poursuit M. Sebaa.

Il a rappelé qu’en 1992, l’examen du Bac a dû « être refait, à l’échelle nationale, à cause de l’ampleur de la fraude ». « Le phénomène n’est pas nouveau », répète M. Sebaa.

« Donner autant d’importance au phénomène de fraude au bac et le mettre autant en exergue, c’est tout simplement un aveu d’échec et d’impuissance. Nous sommes en train d’exagérer ce phénomène et montrer, à qui veut le voir, que nous sommes dans une situation d’impuissance à l’intérieur du système éducatif lui-même », a estimé M. Sebaa.

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