Le député des Algériens de l’étranger Abdelouahab Yagoubi est l’une des voix qui réclament depuis plusieurs années l’ouverture à la concurrence du secteur du transport aérien en Algérie.
Sur sa page Facebook, le parlementaire évoque plus globalement l’investissement des membres de la diaspora algérienne dans leur pays d’origine et les embûches qui, selon lui, se dressent devant eux. Il promet de publier prochainement des « cas concrets » qu’il a rencontrés et d’autres qu’on lui a fait remonter.
Il signale un premier cas relatif à un projet d’investissement dans le transport aérien.
« Pendant deux ans, nous avons déployé de grands efforts pour accompagner le commandant de bord Ziane Chakib Cherif, avant même son retour au pays en 2022, pour contribuer au renforcement du secteur du transport aérien », rappelle-t-il. « Malheureusement, poursuit Yagoubi, toutes les portes sont restées fermées. » Il parle du patron de la compagnie aérienne Westaf qui voulait créer une filiale low-cost en Algérie. « Après plus de deux ans de tentatives, il a jeté l’éponge en janvier dernier », raconte M. Yagoubi.
La création de cette compagnie a buté sur plusieurs obstacles dont la loi sur l’investissement qui classe l’aérien comme un secteur stratégique en Algérie, ce qui ne permet pas aux étrangers de posséder plus de 49% d’une compagnie aérienne, selon le député.
Selon le député, l’investisseur expatrié, qui voulait lancer une compagnie aérienne low-cost en Algérie, a été contraint de « repartir ailleurs, où les initiatives économiques sont encouragées, les énergies attirées et toutes les facilités aux investisseurs accordées ».
Abdelouahab Yagoubi appelle à ouvrir les portes aux investisseurs de la diaspora algérienne
Et de s’interroger : « Pourquoi réussir à l’étranger et pas dans son pays ? ». Abdelouahab Yagoubi promet de revenir avec plus de détails sur ce cas.
En mars dernier, évoquant devant le ministre des Transports la cherté des billets d’Air Algérie et d’Algérie Ferries, le parlementaire avait dénoncé la fermeture du marché et proposé, pour casser les prix, de plafonner les tarifs.
« Puisque nous n’arrivons pas à ouvrir le marché et l’État se met dans une position d’un État centralisateur, donc c’est l’État qui ferme le marché, eh bien, qu’on opte pour une autre solution », a-t-il dit.
Selon lui, « on ne peut pas obliger les clients à rester avec des compagnies qui s’entendent sur les prix ».
Dans un entretien à TSA début avril, il est revenu à la charge concernant cette « fermeture » du marché. « On ferme le marché par une décision administrative (…) et on parle de l’offre et de la demande ! On ne peut pas appliquer les règles de l’économie de marché dans un marché fermé ! C’est incompatible », a-t-il jugé.