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Jean Nouvel, une célébrité mondiale pour lustrer la Casbah

Jean Nouvel, une célébrité mondiale pour lustrer la Casbah

C’est l’architecte sans frontières. Le plus célèbre de ses collègues français, celui qui, à 73 ans, est sollicité de partout : États-Unis, Chine, Russie, Brésil, Australie, Malaisie, Qatar, Émirats, Allemagne, Suisse…

Celui dont les plus prestigieuses métropoles portent l’empreinte. Paris où il est installé et où ce natif du Sud-Ouest a fait ses études. Mais aussi : New-York, Miami, Los Angeles, Londres, Vienne, Madrid, Barcelone, Genève, Cologne,Prague,  Rejkavic, Saint-Pétersbourg, Pékin, Schanghaï, Séoul, Dubaï, Doha, Rio de Janeiro, Sydney, Melbourne…

Il s’agit de Jean Nouvel, un artiste au plus de 200 réalisations qui a accédé à la notoriété quand le président François Mitterrand lui confia en 1987 le projet de l’Institut du Monde Arabe à Paris, qui annonce sa marque de fabrique.

La wilaya d’Alger vient de lui confier le projet de « revitalisation » de la Casbah, de lustrer la vieille citadelle qui n’arrête pas de tomber en décrépitude. Mais Jean Nouvel est l’homme des défis architecturaux, des gratte-ciels impressionnants, des musées universels appelés à rester dans l’Histoire.

Parmi ses réalisations le Louvre d’Abu Dhabi,  le Start muséum à Schanghaï, le Central park de Sydney, le Jane’s Carousel à New-York, les Galeries Lafayette de Berlin, la tour Agbar de Barcelone où il a aussi conçu le projet de nouveau stade, la tour Médiapark de Cologne. Dans les projets à venir, il livrera bientôt le Musée National du Qatar, les Tours Duo sur la Rive Gauche de Paris ou encore la tour de Verre 53W53 à New York…

En somme rien qui rappelle le labyrinthe de la Casbah que tous les plans de sauvegarde n’ont pas mis à l’abri d’un effondrement progressif. Les architectes algériens restent d’ailleurs méfiants à l’égard de ce qui leur semble être une méconnaissance de l’architecture berbèro-mauresque.

En fait, Jean Nouvel qui aime la lumière et les surfaces en verre est connu comme « l’architecte de la situation » qui crée en adéquation avec l’environnement culturel, social et géographique ;  « Un programme, un projet, se traite par interaction, soustraction, ajouts, substitution. On peut aussi tout d’un coup se trouver devant une chose assez belle, héritée du passé ou du hasard d’une programmation, et alors travailler pour la bouger, la restituer, la désigner poétique. Je dirais qu’aujourd’hui, le travail de l’architecte consiste a exploiter une poétique de situation. Les notions « d’intégration » et de « prolongement » ne veulent plus rien dire. Face à de multiples contradictions, l’architecte peut révéler des sensations et des émotions d’aujourd’hui. C’est une architecture du présent », explique-t-il au site Intramuros.

Comment ce « poète » se comporte-t-il face à ses projets ?  « Ce qui est essentiel sur chaque projet, c’est d’abord l’analyse, la démarche purement intellectuelle qui tend à bien définir et comprendre tous les paramètres d’une situation et sa nature. Et d’autre part, l’essentiel, c’est tout ce qui a été condensé  dans l’esprit comme potentialité d’expression et de sensibilité. Restituer à  travers le projet, des expériences. C’est pour ça que le regard sur le monde est capital pour un architecte. Je dis toujours qu’il faut être opportuniste, au sens sportif du terme. Je parle de cette vivacité, de cette curiosité, de cette façon de jouer sur plusieurs registres, de jongler. J’ajouterais, et c’est peut-être le plus important : il n’y a pas de bonne architecture qui ne valorise ce qui préexiste. Avant on ne faisait pas d’architecture en dehors de certaines conditions. On construisait ce qu’on appelle un « monument ». Tandis qu’aujourd’hui, c’est tout le contraire. Il s’agit de connecter, de créer des relations sensibles entre différents « objets » urbains qui préexistent au projet. Enfin, construire, c’est aussi provoquer des comportements,  favoriser des attitudes de vie adaptées au monde réel », ajoute-t-il.

Pour imaginer ce qu’il peut faire à Alger on peut examiner ce qu’il a fait à Rome où  » l’architecte est logiquement obligé de respecter la hiérarchie des architectures historiques, tenu à une grande sobriété ».

Sur le Forum romain, il a réalisé a Fondation Alda Fendi – Esperimenti qui abrite des espaces d’expositions , des boutiques à caractère culturel, mais aussi des petits appartements ouverts aux amateurs d’art de passage, aux artistes…  »

Sur les façades, nous avons conservé tout ce qui pouvait témoigner du passage du temps… pour mieux mettre en évidence les différentes stratifications, pour permettre la découverte d’un bâtiment qui s’est arrêté de vieillir et cela sans chirurgie esthétique (toutes les rides sont aimées et conservées) … Ce principe renforce l’ancrage de ces bâtisses dans l’Histoire », explique sur le site de ses Ateliers le lauréat de l’Équerre d’argent et du Prizker Price. C’est peut-être là un indice de ce qui est projeté pour El Mahroussa.

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