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Kamel Fenniche : un obscur magistrat à la tête du Conseil constitutionnel

Kamel Fenniche : un obscur magistrat à la tête du Conseil constitutionnel

À peine nommé, il est flanqué d’un sobriquet qui en dit long sur la révulsion qu’il suscite et sur la durée de vie de sa mission. « M. Finish » : ainsi est désigné par les réseaux sociaux le nouveau président du Conseil constitutionnel après la chute de l’un des « 3B » appelés à dégager au plus vite sur les pas du président Bouteflika.

On aura beau chercher le CV de Kamel Fenniche pour essayer de lui tailler un portrait, on se heurte au néant. C’est donc un inconnu qui a été appelé à succéder au controversé Tayeb Belaiz qui a fait sa carrière sous le burnous protecteur de Bouteflika.

Kamel Fenniche, né dans la wilaya de Sétif, est un inconnu. Mais pas un inconnu parfait. Le surgissement de son nom au prestigieux poste de gardien des lois a réveillé le souvenir d’un militant de la cause berbère. Sans haine, Aissa Arab a rappelé sur sa page facebook un « titre de gloire » que le vieux magistrat avait accroché à son nom de jeune procureur de la République.

En poste alors à Bejaia, il avait mis à l’ombre des cellules de jeunes militants. C’était le 20 mai 1981. « Le procureur qui nous a jetés en prison le soir du 20 mai 1981 après 24h de garde à vue dans les sous-sols du commissariat de Bougie, sans avoir droit à une seule goutte d’eau, et qui a dressé un réquisitoire accablant lors du procès le 28 octobre 1981 à l’issue duquel des peines allant d’une à quatre années fermes ont été prononcées contre de jeunes lycéens et étudiants, est nommé président du Conseil constitutionnel… J’ai nommé Kamel Fenniche, alias  »Six doigts ». Il était aussi mon prof de droit constitutionnel au CFA de Bejaia en 1980-1981 », écrit-il.

« Le procureur  »six doigts » exactement. Son réquisitoire a été d’une méchanceté et d’une violence inouïes. Je me souviens très bien de lui. On a presque tous été condamnés à quatre années de prison. Sa nomination comme président du Conseil constitutionnel est une raison supplémentaire pour moi de m’engager avec toutes mes énergies dans ce combat », confirme le militant Djamel Zenati sur la même page.

Après cinq mois de détention préventive, il avait requis contre ces militants des peines d’un à quatre ans de prison ferme. Un réquisitoire qui renseigne fort bien sur le profil du magistrat qui, à la même époque, dispensait des cours de droit constitutionnel au Centre de formation administrative de Bejaia. Sa vacation fut interrompue contre sa volonté mais sa carrière de magistrat se poursuivra puisqu’il sera promu procureur général.

Des avocats de Bejaia interrogés par TSA ne gardent pas de lui l’image d’un parangon de la vertu. Après la création du Conseil d’État par la Constitution de 1996, le magistrat rejoindra cette institution au titre de laquelle il sera nommé membre du Conseil constitutionnel. Pour combien de temps ? Son sobriquet indique une mission de courte durée. D’autant que sa nomination soulève des vagues juridiques qui risquent de le submerger. Plusieurs experts jugent que n’étant pas initialement nommé dans le quota présidentiel, il ne peut pas être élevé au rang de président.

>> Lire sur TSA : Bensalah avait-il le pouvoir de désigner le nouveau président du Conseil constitutionnel ?

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