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Khaled Drareni devant le tribunal : « Je n’ai fait que mon travail »

Khaled Drareni devant le tribunal : « Je n’ai fait que mon travail »

Dès la matinée, de nombreux journalistes, militants politiques et simples citoyens se sont déplacés au tribunal de Sidi M’hamed à Alger où est programmé le procès De Khaled Drareni, Slimane Hamitouche et Samir Benlarbi.

Tous sont venus apporter leur soutien au journaliste et aux deux militants. Il y a une quarantaine d’avocats venus défendre les prévenus, comme ils le font pour tous les détenus d’opinion aux quatre coins du pays.

Le procès débute vers 14 heures. Slimane Hamitouche et Samir Benlarbi, comparaissant libres, sont présents tandis que Drareni est jugé en visioconférence à partir de la prison de Koléa.

Pour rappel, les deux premiers ont été remis en liberté provisoire le 2 juillet, mais le journaliste a été maintenu en détention. « Tous les trois ont les mêmes chefs d’accusation. On ne comprend pas que Drareni soit maintenu en détention. Ça s’est passé dans la précipitation, donc nous n’avons pas encore pris connaissance de l’ordonnance pour voir quelle est la motivation du juge, son explication quant au maintien de Drareni en détention et la libération des deux autres. Pour moi, si la loi devait s’appliquer, Khaled Drareni serait dehors. De plus, il n’a fait que son travail de journaliste », avait réagi l’avocate Zoubida Assoul sur TSA.

Les trois sont poursuivis pour « incitation à attroupement non armé et atteinte à l’unité nationale ». Ils avaient en effet été arrêtés le même jour au même endroit. C’était samedi 7 mars lors d’une marche à Alger.

Après une garde à vue de trois jours, ils ont été présentés devant la justice qui a ordonné l’incarcération de Hamitouche et de Benlarbi et le placement sous contrôle judiciaire de Drareni. Mais le procureur fait appel et le contrôle judiciaire de Drareni est annulé le 25 mars. Le 28, il est incarcéré.

Devant le tribunal, ce lundi, les trois prévenus ont rejeté ces accusations en bloc. Drareni a expliqué qu’il n’a fait que son travail de journaliste. Le jour de son arrestation, le 7 mars dernier, raconte-t-il, il était chez lui, et quand il a entendu qu’il y avait une manifestation, il est sorti pour la couvrir, comme, souligne-t-il, il le faisait depuis le début du hirak populaire en février 2019.

Il nie avoir appelé à la tenue de la manifestation. Il rappelle qu’il a couvert même les marches de soutien au pouvoir et nie aussi avoir lancé un appel à la grève, affirmant qu’il n’a fait que rapporter, en tant que journaliste, un appel lancé dans ce sens.

Mais ce sont, parait-il, ses publications sur les réseaux sociaux qui lui sont reprochées. En réponse, Khaled Drareni met en avant son droit en tant que citoyen d’avoir l’avis qu’il veut et de l’exprimer sans insultes ni diffamation.

Vers 16h30, le procureur prononce son réquisitoire et requiert de lourdes peines à l’encontre des trois prévenus : 4 ans de prison ferme, 100 000 dinars d’amende et 4 ans de privation des droits civiques. Cette dernière peine est une nouveauté dans les procès des détenus du hirak.

L’angoisse s’empare des présents qui assistent, inquiets, aux plaidoiries des avocats de la défense. Celles-ci prennent fin après 21h, mais le verdict ne sera pas rendu pour autant. Il sera connu dans une semaine, le 10 août. Si Hamitouche et Benlarbi retourneront chez eux, Drareni, lui, passera au moins une semaine supplémentaire à la prison de Koléa.

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