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La classe politique réagit à l’appel de Taleb, Ali Yahia et Benyelles

La classe politique réagit à l’appel de Taleb, Ali Yahia et Benyelles

La classe politique commence à réagir à l’appel lancé, samedi 18 mai, par Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles à l’armée pour ouvrir un dialogue avec les partis et les représentants du mouvement de contestation populaire pour régler la crise politique dans le pays.

« Est-ce que les militaires peuvent dialoguer directement avec l’opposition ? Légalement, ils n’ont pas le droit de le faire. L’une des demandes de l’opposition est que les militaires s’occupent des questions sécuritaires. Cela dit, il y a un moyen de trouver des canaux pour entamer un dialogue. Les militaires peuvent être représentés par des civils. Tôt ou tard, il faudra dialoguer », explique Mohcine Belabbas, président du RCD, contacté par TSA.

Selon M. Belabbas, il existe un problème de différence d’âge qui se pose entre celui des dirigeants, des opposants et des présents dans les manifestations populaires. « Les vieux du pouvoir veulent discuter avec les vieux de l’opposition. Il est difficile de discuter lorsque la différence d’âge est importante. Maintenant, il faut bien dialoguer un jour. Mais, dialoguer autour de quoi et pour quels objectifs ? Même par rapport à cela, il n’y a pas de consensus. Ils sont prêts à dialoguer du côté du pouvoir mais autour de l’élection présidentielle du 4 juillet 2019. Ils veulent d’une manière ou d’une autre sauver le système. Et l’essentiel des acteurs de l’opposition, ceux qui sont dans la rue, veulent entamer un dialogue pour se mettre d’accord sur une feuille de route qui nous permet de gérer une transition démocratique pour changer le système politique », explique-t-il.

Pour Mohcine Belabbas, il est impossible d’organiser l’élection présidentielle le 4 juillet 2019. « Mais, le report de l’élection présidentielle ne règle pas le problème tant qu’on n’a pas mis en place des mécanismes qui garantissent une transition démocratique. Rien ne changera si on organise la présidentielle en juillet ou en septembre avec les mêmes lois, les mêmes dirigeants et les mêmes schémas d’organisation », prévient-il.

« Reporter la présidentielle et ouvrir le dialogue »

Contacté par TSA, Abdallah Djabballah, président du parti El Adala, a estimé que le devoir aujourd’hui impose de trouver une solution à la crise politique actuelle pour « concrétiser les revendications du peuple ».

« Au sein du Forces du changement (qui regroupe plusieurs partis, syndicats et personnalités), nous avons abordé toutes ces questions et appelé l’institution militaire à aider à la concrétisation de la solution qui répond à ce que le peuple exige. Pour cela, il faut passer par le dialogue », plaide-t-il. Et d’ajouter : « Si le pouvoir veut régler la crise actuelle de sorte à assurer la sécurité et la stabilité du pays et à construire des institutions légitimes à travers les élections libres, transparentes et honnêtes, il n’a pas d’autres voies que de reporter l’élection présidentielle et d’ouvrir un dialogue avec les partis et les syndicats qui sont aux côtés du peuple ».

« L’institution militaire aux devants de la scène »

Soufiane Djillali, président de Jil Jadid, dans une vidéo postée sur sa page Facebook, exprime son soutien à la proposition des trois personnalités d’ouvrir un dialogue direct entre l’armée et l’opposition. « Après que toutes les parties aient dit ce qu’elles avaient à dire, il est temps qu’un contact soit établi dans le cadre de ce que veut le peuple pour aller vers une solution finale. Aujourd’hui, l’institution militaire est aux devants de la scène et a entre les mains les clefs de la République. Elle doit accompagner le peuple pour concrétiser les solutions proposées. La société politique, partis, syndicats, universitaires, personnalités, doivent s’engager pour que chacun parle avec l’autre aux fins de présenter ces solutions au pouvoir, lequel doit répondre aux revendications du peuple », a-t-il soutenu.

L’avocat Mustapha Bouchachi qualifie, pour sa part, de positive l’initiative de Taleb Ibrahimi, Ali Yahia et Benyelles. « Elle va dans le sens des revendications du hirak, de la classe politique et de la société civile, celles d’aller vers une période de transition », a-t-il déclaré à la chaîne El Djazairia.

Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, a, sur sa page Facebook, critiqué l’initiative en écrivant que le hirak n’a pas demandé de « période de transition ». « Ils disent que l’armée doit dialoguer avec les représentants du hirak, peuvent-ils nous dire qui sont ces représentants au niveau de toutes les communes du pays et comment les désigner ? », s’est-il interrogé.

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