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La course au paiement mobile en Afrique

La course au paiement mobile en Afrique

Après le lancement de « Orange Money », un service de transfert d’argent et de paiement de l’opérateur télécoms français en 2016, la banque Société générale cherche à se faire un nom sur le marché du paiement mobile en Afrique.

L’établissement bancaire français a annoncé jeudi 14 septembre le déploiement dans plusieurs pays du continent de « Yup ». Ce service de « mobile banking », développé avec la start-up française TagPay, s’adresse aussi bien à la clientèle bancarisée que non bancarisée.

Il est accessible à tout détenteur de mobile (smartphone ou téléphone mobile classique) et permet de retirer, de déposer ou de transférer de l’argent auprès d’un réseau d’agents tiers (petits commerces par exemple), mais aussi de payer ses factures, un commerçant, ou d’acheter du crédit téléphonique.

Déjà lancé début 2017 au Sénégal et en Côte d’Ivoire, « Yup » sera, selon la Société générale, disponible au Ghana et au Cameroun d’ici la fin de l’année. Le Burkina Faso, le Togo et la Guinée doivent suivre en 2018. Le groupe français vise un million d’utilisateurs d’ici trois ans contre 30 000 actuellement.

Sous-bancarisation africaine

En Afrique, le taux de bancarisation varie en fonction des pays mais il reste globalement très faible et ne dépasse pas les 20%. A contrario, le taux d’équipement en téléphonie mobile est, lui, extrêmement élevé.

Selon un rapport présenté en juillet 2016 par le groupement mondial des opérateurs, GSMA, environ 46% des 1,17 milliard d’Africains avaient souscrit à des offres de téléphonie mobile à la fin de l’année 2015, soit 557 millions d’abonnés uniques.

Si aujourd’hui les grands groupes veulent tirer leur épingle du jeu en développant leurs offres de paiement par mobile, ces solutions ne sont pas nouvelles. La première « M-Pesa » (argent en swahili) a été créée en 2007, au Kenya, par le principal opérateur téléphonique du pays Safaricom. Elle s’appuie sur un vaste réseau de distribution : « plus de 100 000 ‘agents' », répartis sur l’ensemble du territoire kényan. En 2017, Safaricom revendique 26,6 millions de « clients enregistrés » pour son service de paiement mobile, dont 19 millions « actifs ».

Contourner le manque de liquidités

En Libye, dans un contexte de crise de liquidités depuis 2011, plusieurs établissements bancaires ont développé leurs services de paiement via un téléphone portable. La Wahda Bank a lancé « MobiCash » et la Banque du commerce et du développement (BCD) propose de son côté « Edfali » (« paie-moi » en arabe).

L’impact est toutefois limité, nuance le quotidien français Le Monde début août. « Ce nouveau mode de paiement n’a pas encore convaincu la majorité des Libyens, qui continuent à attendre le temps qu’il faut devant les banques pour retirer de l’argent. S’ils y parviennent ». En outre, « certains consommateurs assurent que les prix ont encore considérablement augmenté avec les applications », note le journal.

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