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La FIDH appelle l’Algérie à cesser la « chasse aux migrants et réfugiés »

La FIDH appelle l’Algérie à cesser la « chasse aux migrants et réfugiés »

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a lancé un appel ce mardi afin que l’Algérie « mette en place un système de protection effectif pour les réfugiés, et cesse les rafles, enfermements arbitraires et expulsions collectives des migrants vivant sur son sol ».

« Depuis le début du mois (d’octobre), plus de 500 ressortissants du Niger, Mali, Cameroun et de Côte d’Ivoire ont été arrêtés. Certaines des personnes interpellées disposeraient d’un droit au séjour ou seraient reconnues réfugiées sous mandat HCR », alerte la FIDH qui affirme que « des centaines de ces migrants auraient été enfermés au camp de Zéralda, à l’ouest d’Alger, dans des conditions très précaires puis transférés à Tamanrasset, dans le Sud du pays, avant d’être abandonnés dans le désert ».

Selon l’ONG de défense des droits de l’Homme, l’Algérie « ne dispose pas de politique d’accueil ou de dispositions claires permettant aux personnes migrantes de régulariser leur séjour ». Cette situation fait que les personnes d’Afrique subsaharienne établies en Algérie et ne disposant pas de carte de séjour « ne peuvent donc compter que sur la tolérance – toute relative – des autorités algériennes à leur égard », avance la FIDH.

Cette dernière rappelle que plus de 18.000 personnes ont été expulsées depuis 2014 vers le Niger avec l’accord des autorités nigériennes, sans compter les expulsions qui concernent également les ressortissants d’autres pays d’Afrique subsaharienne. « Ces expulsions interviennent alors que le débat public sur les migrants est instrumentalisé et radicalisé », estime la FIDH qui évoque les déclarations du premier ministre Ahmed Ouyahia en juillet dernier qui « accusait publiquement en juillet 2017 les personnes migrantes d’être ‘’une source de criminalité, de drogue et de plusieurs autres fléau’’ en Algérie ».

L’ONG dénonce également les mesures coercitives prises par les autorités algériennes pour empêcher la mobilité des personnes migrantes sur son territoire. « Ainsi, le 24 septembre 2017, le ministère des Transports a émis la consigne n°2016, qui interdit aux chauffeurs de bus et de taxis de transporter des ‘’migrants illégaux’’ », indique la FIDH.

Dans ce contexte, la Fédération internationale des droits de l’Homme demande au gouvernement algérien de « mettre en place un système de protection effectif pour les personnes en recherche de protection internationale sur son territoire », « cesser les rafles, enfermements arbitraires et expulsions collectives dont font l’objet des personnes migrantes vivant sur le sol algérien », et enfin de  « garantir à toute personne sans discrimination l’accès aux transports publics et de cesser toute menace à l’encontre des chauffeurs ».

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