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La presse étrangère fait écho à la polémique sur Miss Algérie

La presse étrangère fait écho à la polémique sur Miss Algérie

Il arrive que la bêtise soit rentable et ce ne sont pas les organisateurs de Miss Algérie qui diront le contraire. Le concours 2019 a bénéficié d’une publicité qu’ils ne pouvaient même pas imaginer. Jamais le concours n’a eu la résonance qu’il vient de réaliser dans la presse internationale.

Grâce à qui ? À des internautes du pays qui lavent tellement blanc que la crasse expulsée s’est répandue à une très large échelle. Et tellement blancs eux-mêmes qu’ils n’ont pas supporté le couronnement d’une compatriote au teint halé et aux cheveux de jais qui descendent comme une tornade sur les épaules de la jeune fille. Heureusement qu’elle les a solides pour résister au torrent de boue qu’on a déversé sur le chemin de sa consécration.

Au nom d’une « pureté » inexistante, pourtant démentie par l’histoire, la géographie et même la religion, on a jugé que Khadidja Benhamou n’était pas suffisamment blanche pour incarner la beauté de la femme algérienne. Savent-ils seulement que la moitié des candidates au concours de Miss France cette année étaient métisses ou d’origine immigrée ? Savent-ils que la France a couronné plusieurs fois des jeunes filles de couleur, qu’en 1984 déjà fut distinguée une afro-américaine aux États-Unis ?

En tout cas, leurs railleries ont trouvé un triste écho dans la presse étrangère. Il a été heureusement atténué par des messages de soutien à la native d’Adrar qui ont fini par jaillir pour décrotter l’image du pays badigeonnée de honte.

« La peau sombre de la nouvelle reine de beauté, originaire du sud du pays, lui a valu une déferlante de moqueries », constate L’Obs. « Cette élection met en exergue le racisme anti-Noirs au Maghreb. Accentué par l’arrivée ces dernières années de nombreux réfugiés subsahariens, il a été aggravé par les propos de certains responsables politiques, ouvertement racistes », ajoute le magazine.

Ces « responsables politiques » n’étaient certainement pas dans les travées du Palais des Nations quand le président Bouteflika s’était présenté comme « le plus noir des Africains ». C’était lors du sommet de l’Union africaine en juillet 1999.

Sur son site la chaîne France 24 évoque « une Miss Algérie trop noire au goût de certains », avec « ses cheveux noirs et bouclés et sa peau foncée ». « Cette polémique remet en évidence l’identité africaine de l’Algérie », analyse la chaîne en notant que « la jeune femme peut compter sur les nombreux messages de soutien qui ont fleuri sur la toile ces dernières heures « .

LCI constate que « Miss Algérie 2019 est victime d’un flot d’attaques racistes sur les réseaux sociaux ». Pour sa part, la chaîne d’information CNews (ex-iTélé) note que « certains Algériens se sont dits choqués du choix du jury car  » pour eux, la native d’Adrar, à 1 400 km au sud-ouest d’Alger, ne peut représenter l’Algérie à cause de sa couleur de peau trop foncée, ne reflétant pas la beauté typique du pays ».

Le magazine Voici a remarqué que la couronnée  » a très rapidement perdu son sourire » puisque « dès l’annonce de son élection, celle-ci a été victime de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux. La radio RFI a noté que Kjadidja Benhamou « a été beaucoup critiquée pour son physique » avant de recevoir des « marques de solidarité ». La polémique a trouvé écho dans la presse africaine, Moyenne orientale et même en Russie.

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