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La presse internationale évoque sans engouement les élections législatives

La presse internationale évoque sans engouement les élections législatives

Les élections législatives ont lieu ce jeudi 4 mai. À l’image de l’indolence omniprésente en Algérie autour de cet événement, les élections ne suscitent pas d’engouement au sein de la presse internationale. Seuls quelques articles de fond sont consacrés à l’événement à l’étranger.

The Washington Post évoque notamment les enjeux que représentent ces élections législatives pour les électeurs algériens. « Une participation symboliquement plus élevée sera vue comme une victoire des partis pro-régime comme d’opposition. Pour les électeurs algériens, cependant, ce n’est pas le taux de participation qui comptera, mais plutôt comment le nouvel organe élu […] peut prendre avantage des récentes réformes constitutionnelles pour surmonter les clivages idéologiques et négocier les défis les plus pressants de l’Algérie – encourager une stratégie développement économique durable extirpée des hydrocarbures et renforcer la confiance populaire dans les pratiques électorales », écrit le célèbre quotidien américain.

France Inter évoque de son côté « des législatives au pays de la gérontocratie […] Alors que le président Abdelaziz Bouteflika est malade depuis longtemps, la question de sa succession se pose et surtout celle du renouvellement du personnel politique », analyse la radio française. « Dans son (quatrième) gouvernement, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a à ses côtés 32 ministres et secrétaires d’État, dont 5 femmes. Parmi eux, 8 seulement ont moins de 60 ans. La moyenne d’âge est ainsi de 62 ans. Alors qu’en 2015, un Algérien sur deux avait moins de 30 ans », souligne le média français.

« Compte tenu de l’apparente désapprobation générale pour l’Assemblée populaire nationale, et les perspectives d’un haut taux d’abstention, l’on pourrait être tenté de réduire l’élection de demain comme étant une performance électorale dénuée de sens », écrit le WaPo. « Mais ces élections contrastent avec les deux précédentes deux manières significatives. D’abord, contrairement aux précédentes élections, aucun parti politique n’a appelé au boycott. Ensuite, 50 partis pro-régime et d’opposition, et 97 listes indépendantes travaillent ensemble aux côtés du gouvernement pour renforcer la participation au vote », ajoute le journal américain,

Pour ce dernier, « le degré de coordination sans précédent entre les partis d’opposition, les partis pro-régimes et le gouvernement indique un consensus que l’Algérie affronte les défis politiques et économiques significatifs dans un futur immédiat ». « Le gouvernement espère qu’un taux de participation relativement élevé soulignera la confiance dans sa capacité à faire face au ralentissement économique actuel », estime enfin le Washington Post.

« Officiellement, Bouteflika est toujours le visage du « pouvoir » algérien mais en coulisse, c’est une autre histoire. Les spéculations vont bon train pour savoir qui, des militaires, des politiques ou des services secrets, tirent les ficelles du régime. Certains hommes d’affaires plus ou moins sérieux mais très influents viennent compléter le tableau », affirme la Deutsche Welle, la radio internationale allemande, qui considère également que « la grande question est de savoir combien se déplaceront pour déposer leur bulletin dans l’urne ».

« La corruption ajoutée aux conditions économiques généralement difficiles ont rendu la population méfiante vis-à-vis des politiciens. Les autorités essaient malgré tout de persuader les électeurs de participer », analyse pour sa part The National, quotidien étatique émirati de langue anglaise, qui estime en outre qu’un «  boycott massif est attendu. De larges segments de la population voient ces élections comme un écran de fumée pour dissimuler la dégénérescence de l’élite politique. Ils ont également conscience que le parlement reste affaibli en termes de pouvoirs législatifs et qu’il ne peut garantir des emplois et des logements décents à des millions de jeunes Algériens », explique The National.

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