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La révolte algérienne vue par l’Institut des États-Unis pour la paix

La révolte algérienne vue par l’Institut des États-Unis pour la paix

L’Institut des États-Unis pour la paix (USIP), une institution fédérale américaine fondée par le Congrès, a estimé ce jeudi que les manifestations populaires qui secouent l’Algérie depuis trois mois constituent une « continuation » du printemps arabe ayant touché la région depuis 2011.

« Ce que nous voyons aujourd’hui en Algérie est en fait une continuation de la révolte populaire qui s’est déclenchée en 2011 en Tunisie – le soi-disant ‘’printemps arabe’’ », a indiqué Thomas Hill, responsable de programme pour l’Afrique du Nord à l’USIP. « Les gens oublient souvent que l’Algérie a également connu des révoltes populaires en 2011, mais le régime de Bouteflika a acheté la paix en augmentant des subventions du gouvernement et en promettant d’élargir les libertés sociales », rappelle le responsable.

« Ces promesses ont suscité des attentes auxquelles il n’a pas été possible de répondre lorsque le cours mondial du pétrole s’est effondré, et le gouvernement algérien n’a plus eu la capacité financière de maintenir de lourds programmes de subventions », a expliqué Thomas Hill.

« La colère et la frustration qui se sont manifestées en premier en Tunisie en 2011 se font ressentir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Algérie et le Soudan sont les exemples les plus visibles aujourd’hui, mais ils ne sont en aucun cas uniques », affirme le responsable, précisant que « le Maroc continue à faire face à des révoltes populaires similaires mais à une échelle beaucoup plus faible, mais le potentiel pour quelque chose de plus important existe », estime Thomas Hill.

Pour le responsable de l’Institut des Etats-Unis pour la paix, « les endroits qui suivent le plus près l’Algérie sont au Golfe, où il y a une réelle crainte au sujet de ce que la démocratie signifie dans le monde arabe. »

Thomas Hill a par ailleurs évoqué la situation en Algérie et la perspective d’un report des élections présidentielles. « Le général Gaïd Salah a été le visage public de la transition et a beaucoup insisté pour le maintien de la date de l’élection pour le 4 juillet. Mais cette date apparaît impossible logistiquement et profondément impopulaire avec la rue », indique le responsable de l’USIP.

« Si ces élections sont reportées, ce sera une autre victoire pour les manifestants et un coup dur pour Gaïd Salah. Si le général Gaïd Salah se sent menacé par ce rejet du public, des confrontations violentes entre l’armée et les manifestants pourraient augmenter », a estimé Hill.

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