Hocine Rizou n’est plus PDG de Naftal. Il a été remplacé, ce mercredi 31 mai, par Rachid Nadil. L’annonce a été faite via un communiqué de presse de l’entreprise. Rachid Nadil occupait jusque-là le poste de directeur des finances central de Naftal.

L’entreprise ne fournit aucune explication sur les motivations de cette décision. Mais tout le monde l’aura compris : elle est liée au scandale de la « vidéo indécente » contenant des images présentées comme étant celles de M. Rizou.

Hier, les travailleurs de l’entreprise ont manifesté devant le siège pour exiger le départ de leur PDG, accusé d’avoir porté atteinte à la réputation de leur entreprise. Ils ont eu gain de cause. C’est sans doute une première en Algérie.

Pour se défendre, la direction a d’abord menti sur l’origine du conflit. Mardi, une source autorisée à Naftal a assuré à TSA que la manifestation des travailleurs était liée à « des revendications socioprofessionnelles » et « n’avaient rien à voir avec cette affaire » de vidéo.

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Ensuite, la direction a changé de version, en affirmant, dans un communiqué publié au lendemain du dépôt de plainte, que « les premiers éléments de l’enquête communiqués par les instances spécialisées révèlent que les personnes diffusées dans la vidéo sont complètement étrangères à Naftal« . Sans apporter les preuves de l’innocence de son PDG, Naftal a manqué gravement à l’éthique que se doit d’observer une entreprise en général et une grande entreprise publique en particulier.

Mais au-delà des errements de la communication officielle de Naftal et des mœurs de son désormais ex-PDG, cette affaire relève une défaillance beaucoup plus grave : la protection des grandes entreprises publiques contre les risques de déstabilisation. La vidéo mettant en cause Hocine Rizou n’est pas apparue de manière subite hier. Elle circule depuis déjà plusieurs jours, voire quelques semaines, sur internet.

Naftal est l’une des entreprises stratégiques du pays du fait de sa taille et de son activité. Nos services de sécurité, à leur tête le DRS, auraient dû anticiper et mieux gérer l’affaire avant qu’elle n’éclate au grand jour, ternissant à la fois l’image de l’entreprise et celle de son ancien PDG. L’affaire aurait pu être réglée discrètement, soit par le départ de l’ancien PDG soit en l’innocentant s’il n’est pas lié à la vidéo.

Cette affaire laissera des séquelles au sein d’une entreprise qui a souffert et continue de souffrir de la déstabilisation de sa maison-mère Sonatrach par les nombreux scandales de corruption. Ceux qui sont chargés de protéger nos grandes entreprises ont failli dans leur mission.