
L’Algérie fait un bond en avant dans la modernisation de son système de santé avec l’acquisition dans les prochains mois de six robots chirurgicaux. Ils seront répartis sur le territoire national.
« C’est un grand projet chapeauté par le ministère de la Santé et la commission nationale de la prévention et de lutte contre le cancer », a révélé le Professeur Sid Ahmed Ould Arbi, chef du service de néphrologie et transplantation rénale au CHU de Blida lors d’une émission de l’ENTV diffusée mercredi.
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Un grand bond en avant en matière de modernisation
À ses côtés, le Docteur Aït Said Khelifa, chirurgien algérien installé en France, spécialisé dans la chirurgie robotique, la cancérologie urologique et la transplantation d’organes.
Les deux spécialistes, venus présenter cette technique novatrice et ses avantages pour le patient ainsi que le système de santé, espèrent la mise en œuvre de tous les moyens nécessaires afin d’en faire bénéficier les malades algériens.
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Le Professeur Ould Arbi explique que cette technique faisant appel à un robot commandé par le chirurgien via une manette, présente des avantages au moment de l’intervention.
« Alors que la main de l’homme n’effectue qu’une rotation à 180 degrés, les bras fins et maniables du robot offrent une plus grande flexibilité et tournent à 360 degrés. Une prouesse technologique qui nous permet d’atteindre des zones jusque-là inaccessibles », explique-t-il.
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En plus d’une vision 3D et en relief de l’organe ou la tumeur à opérer, la chirurgie robotique garantit la réduction du risque hémorragique au bloc, car les incisions opérées sont parfois de moins d’un centimètre.
Le malade a donc moins mal au réveil, les durées d’hospitalisation sont réduites, les convalescences plus courtes et la récupération plus rapide, expliquent les deux spécialistes. Les patients retrouvent leurs activités habituelles plus rapidement.
Les avantages de la chirurgie robotique
Fort de son expérience dans la transplantation d’organes, le Dr Aït Khelifa explique qu’à ce jour, la chirurgie robotique a fait « ses preuves dans plusieurs domaines, à savoir les greffes cardiaques, pulmonaires, rénales et hépatiques ainsi que l’ablation de certains cancers pulmonaires et hépatiques, les transplantations rénale et hépatique, les cancers et les chirurgies gynécologiques ainsi que dans la chirurgie pédiatrique. »
Le Dr Khelifa estime que l’Algérie doit être un « pôle africain et maghrébin » dans la chirurgie robotique. Pour cela, et en plus des équipements, il faudra assurer des formations et des accompagnements à tous les niveaux et « ne pas hésiter à faire appel aux compétences algériennes à l’étranger ».
Le même spécialiste espère voir un jour un chirurgien à Alger « accompagner un confrère à Tamanrasset par exemple, grâce à la commande à distance de la chirurgie robotique ». « Nous avons en Algérie d’excellents chirurgiens. Le capital humain existe, il faudra les accompagner et nous répondrons présents si on fait appel à nous », soutient-il.
Le Professeur Ould Arbi complète : les chirurgies liées aux transplantations rénales « très compliquées » aussi bien pour le donneur et le receveur seront « moins contraignantes » avec l’arrivée de la chirurgie robotique. Même constat pour les chirurgies de la prostate.