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L’anglais au primaire : l’Éducation nationale recrute des enseignants

L’anglais au primaire : l’Éducation nationale recrute des enseignants

L’Algérie accélère l’introduction de l’enseignement de l’anglais au primaire, avec le lancement par le ministère de l’Education nationale d’un vaste plan de recrutement des enseignants.

Les directions de l’éducation du pays ont annoncé le début de la réception des dossiers des candidats au poste d’enseignant de la langue de Shakespeare dans le cycle primaire à partir de demain 3 août.

Ces recrutements concernent les licenciés en langue anglaise et les diplômés en interprétariat de et vers l’anglais.

Ces annonces interviennent après l’annonce faite par le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une réunion du Conseil des ministres du 19 juin dernier, d’adopter la langue anglaise à partir du cycle primaire, « après une étude approfondie menée par des experts et des spécialistes ».

Une question sur laquelle le chef de l’Etat est revenu, dimanche 31 juillet, lors de son entrevue périodique avec la presse nationale, où il a assuré que la généralisation de l’enseignement de la langue anglaise dans le cycle primaire serait appliquée dès la prochaine rentrée scolaire.

« Un sort semblable à l’arabisation et à l’enseignement du tamazight »

Cependant, l’ouverture des candidatures suscite quelques interrogations chez les syndicats de l’éducation nationale. Ainsi, le SG du Syndicat des travailleurs de l’enseignement et de la formation (Satef), Boualem Amoura, pose le problème du type de recrutement.

« C’est bien de se lancer dans le recrutement des enseignants d’anglais au primaire mais seront-ils recrutés en tant que titulaires ou contractuels ? », se demande-t-il.

« C’est une opération populiste car tout recrutement doit passer par la fonction publique », explique-t-il, avant de lâcher : « On continue à agir par esprit de bricolage ».

Ce qui amène M. Amoura à dire : « Si on recrute pour enseigner l’anglais au primaire, il y a donc des postes budgétaires et l’Algérie dispose de moyens financiers pour organiser un concours de recrutement des enseignants ou d’intégrer les 30 000 contractuels pour combler le déficit dans toutes autres matières ».

Le syndicaliste pointe « un recrutement non étudié » ajoutant que « le sort de l’enseignement de l’anglais au primaire sera semblable à l’arabisation et au sort de l’enseignement de la langue tamazight ».

Revoir l’enseignement des langues

Le chargé de la communication au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Education (Cnapeste), Messaoud Boudiba, précise d’emblée que les syndicats de l’éducation ne sont pas associés à ce genre de décisions.

« Les syndicats ne sont pas associés aux décisions prises au niveau du ministère de l’Education ou des directions de wilayas. On ne nous donne pas la possibilité de donner notre avis », regrette-t-il.

D’un autre côté, M. Boudiba estime que l’application de ce genre de décisions comme la généralisation de l’enseignement de l’anglais dans le primaire, ne peut se faire de manière « instantanée ».

Pour le syndicaliste, la question de l’enseignement de l’anglais dans le cycle primaire pose en creux le problème du système d’enseignement des langues dans l’école algérienne.

« Ce genre de choses demande une étude et une préparation. Le système d’enseignement en Algérie des langues doit être revu. Il exige aussi une véritable formation », a-t-il expliqué.

De plus, selon Messaoud Boudiba, l’enseignement d’une langue suppose une préparation des programmes et des manuels, deux préalables qui exigent du temps et que des spécialistes se penchent sur cette question.

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