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L’Arabie saoudite adopte un plan d’austérité sévère

L’Arabie saoudite adopte un plan d’austérité sévère

Pour faire face à la crise économique provoquée par la chute des prix du pétrole, l’Arabie saoudite a adopté un plan d’austérité. Le triplement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la suspension du versement du revenu universel figurent parmi les mesures drastiques prises par les autorités saoudiennes. Beaucoup d’autres dépenses vont être annulées, dans le cadre d’un plan d’austérité dévoilé ce lundi 11 mai.

« Il a été décidé la fin du versement de l’allocation universelle à partir de juin 2020 et que la TVA passerait de 5% à 15% à compter du 1er juillet », a déclaré le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan à l’agence de presse officielle SPA.

Le ministre a expliqué que la décision avait été rendue nécessaire par la « forte baisse » de la demande d’or noir sur le marché mondial. La semaine précédente, il avait averti qu’il allait falloir des mesures « douloureuses » et « drastiques » pour le budget du pays, fortement dépendant des exportations de pétrole.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, est frappé de plein fouet par la chute des prix induite certes par la crise du coronavirus mais dans laquelle le pays a une part de responsabilité en inondant le marché et en cassant les prix début mars.

Un accord a pu être trouvé et signé le 12 avril entre les pays de l’Opep et leurs partenaires (Opep+) portant sur la réduction de l’offre journalière de près de 10 millions de barils, mais les cours avaient continué à s’enfoncer, avant de remonter ces derniers jours.

Toutefois, les prix demeurent à des niveaux qui ne permettent pas d’équilibrer les budgets des Etats dont le pétrole est la principale ressource, dont l’Arabie saoudite et les perspectives ne sont pas rassurantes.

D’où ces mesures drastiques qui pourraient susciter un certain mécontentement dans l’opinion. Elles répondent à la crise économique que devrait traverser le royaume. Le gouvernement estime que le pays pourrait perdre la moitié de ses recettes fiscales liées au pétrole, lesquelles assurent 70% du total.

Il prévoit aussi d’emprunter près de 60 milliards de dollars (55,3 milliards d’euros) sur l’année pour financer son déficit budgétaire. Après avoir longtemps été excédentaire, le budget de l’Etat a constamment été dans le rouge depuis 2014.

Le Fonds monétaire international (FMI) projetait en avril une contraction de 2,3% du produit intérieur brut du royaume en 2020. La TVA avait été introduite en Arabie saoudite en 2018 avec un taux de 5%. Pour compenser la hausse du coût de la vie pour les moins favorisés, une allocation universelle de 1000 riyals (250 euros) avait alors été créée, représentant des milliards de dollars de dépenses par année.

Le gouvernement « annule, étale ou reporte » également des dépenses concernant des grands projets qui devaient diversifier l’économie saoudienne, a signalé le ministre des Finances saoudien et c’est, semble-t-il, l’ambitieux programme de modernisation du pays, lancé par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qui devrait être compromis, notamment la mégalopole futuriste appelée Neom sur les côtes de la mer Rouge, d’un coût de 500 milliards de dollars.

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