
La controverse a rapidement éclaté en Algérie. Pour beaucoup, cette scène est une « humiliation » qui porte atteinte à l’image du pays.
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Khassani dans un clip marocain : la polémique qui divise
Quelques jours seulement après la sortie du titre « Tach » du rappeur Draganov, originaire de Oujda, des internautes algériens crient au scandale en découvrant l’artiste Mohamed Khassani dansant tout au long du clip.
La polémique ne tarde pas à embraser les réseaux sociaux, avec de nombreux internautes qui accusent le comédien d’avoir « porté atteinte à l’image de son pays ». Certains vont jusqu’à réclamer le retrait de sa carte d’artiste.
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Mohamed Khassani a bien tenté de calmer la situation. « Je suis un artiste, ce que j’ai fait ne mérite pas une telle polémique. Je suis avec mon pays et avec ses autorités », a-t-il déclaré. Il a également multiplié les publications en hommage à sa patrie.
Mais les réactions restent tranchées : entre ceux qui dénoncent une « insulte » à la nation et d’autres, dont des personnalités publiques, qui défendent la performance artistique, le débat est lancé.
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Le cas du comédien a d’ailleurs largement dépassé sa propre personne. Il est désormais question de la place de l’éthique et de l’identité nationale dans la création artistique.
Le ministère de la Culture recadre et annonce des mesures
Alors que la polémique bat son plein, le ministère de la Culture et des Arts a publié un communiqué ce 31 août, pour rappeler que la liberté artistique ne peut être un « laissez-faire » : « Le ministère de la Culture et des Arts considère l’ancrage des valeurs professionnelles nobles dans le milieu culturel et artistique comme un choix stratégique pour développer le secteur et valoriser le patrimoine culturel et artistique algérien ».
Avec ce rappel de principe, le communiqué qui ne cite pas le cas de Mohamed Khassani et ne fait pas référence à la polémique autour de lui, annonce une série de mesures pour renforcer l’éthique dans la pratique artistique, avec une précision limpide :
« Tout en réaffirmant son soutien constant à la liberté de création et son encouragement, le ministère de la Culture et des Arts insiste sur le fait que cette liberté ne peut s’épanouir que dans le cadre des lois de la République, en conformité avec les chartes éthiques qui régissent la pratique artistique, et dans le respect de l’intérêt supérieur de la Nation ».
Le ministre Zouheir Bellalou a aussi instruit le Conseil National des Arts et des Lettres (CNAL) d’accélérer la mise en place d’un Comité de déontologie de l’artiste, une instance qui veillera au respect des règles légales et professionnelles dans le secteur culturel.
Des voix discordantes sur le cas Khassani
La polémique Khassani a également mis en lumière une fracture dans le milieu artistique. Diverses personnalités publiques ont affiché leur soutien au comédien oranais, à l’instar de l’acteur Abdelkader Djeriou, l’influenceur Rifka, ou encore la célèbre comédienne Souhila Mallem.
Cette dernière n’a pas hésité à se prononcer publiquement : « Je soutiens Mohamed Khassani, qu’il ait tort ou raison… Ceux qui le critiquent sont des haineux et des jaloux ! ».
Et d’ajouter : « Ça a été une semaine difficile, et les avis sont partagés, certes, mais sache que tu as tout mon soutien, et que personne n’a le droit de douter de ton patriotisme ».