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Le metteur en scène Ziani-Cherif Ayad exprime sa colère

Le metteur en scène Ziani-Cherif Ayad exprime sa colère

Ziani-Cherif Ayad est en colère et refuse de se taire. Le comédien et metteur en scène n’est pas content de la situation du théâtre en Algérie et il le dit dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Culture. Sans langue de bois, Ziani-Cherif Ayad exprime sa colère avec des arguments.

« Je ne peux me taire au nom d’une vie consacrée au théâtre en tant que comédien, metteur en scène, responsable, enseignant et organisateur d’événements culturels », écrit d’emblée le célèbre metteur en scène algérien.

Dans sa lettre à la ministre de la Culture, Ziani-Cherif Ayad rappelle qu’il ne s’est pas contenté seulement d’ « attirer l’attention sur la crise que vit le théâtre algérien ». Il affirme avoir fait plusieurs propositions concrètes pour son renouveau. « Toutes sont restées sans réponse », déplore-t-il.

Poursuivant, il cite des exemples précis de propositions qu’il a faites, mais qui sont restées sans réponse. « L’année 2020, j’ai transmis au ministère de la culture un document « Réflexions sur le théâtre algérien et ses perspectives » accompagné d’une demande d’audience. Aucune suite », déplore-t-il encore. Pour lui, l’avenir du théâtre algérien ne peut être envisagé sans une « politique culturelle cohérente, une organisation rationnelle et un plan d’actions précis et coordonné ».

Ziani-Cherif Ayad soutient qu’il a fait des « propositions concrètes » pour contribuer à la relance du théâtre algérien.

Ziani-Cherif Ayad : « Je prêche dans le désert »

Parmi ces propositions figurent la formation aux métiers du spectacle, des résidences d’écriture, des théâtres régionaux, du soutien à la création, la création de l’école populaire de théâtre…

Dans son document, Ziani-Cherif Ayad propose d’incorporer la diffusion d’œuvres intégrant des master class sur la pratique du théâtre, projet structurant et d’envergure nationale où conférences, master class et production de l’œuvre d’un dramaturge notoire devaient vivre en symbiose. Aucun écho, la marginalisation persiste.

Le document s’était également « préoccupé de la constitution du répertoire théâtral », ajoute-t-il. Le projet prévoyait la « création d’un centre national des archives théâtrales sans lequel la préservation de la mémoire du théâtre algérien demeurait un vain mot », détaille-t-il encore.

Ce projet a été lancé en 2019, avant d’être mis en veilleuse durant la pandémie de Covid-19, pour être repris ces derniers mois et qui devait voir le jour en mai 2023. Mais il « demeure sans suite », regrette-t-il.

Ziani-Cherif Ayad a proposé aussi un troisième projet, le « Printemps des Arts », pour donner à Alger un « évènement artistique à sa dimension ».

 « Le « Printemps des Arts » se proposait de créer à Alger un moment fort où s’exposeront ses potentialités culturelles et artistiques et qui donne envie d’y venir et investir », explique le metteur en scène.

Ziani-Cherif Ayad termine sa lettre en affirmant que pour lui, le théâtre « n’a jamais été pour moi une question de chiffres, de murs et de chaises ». Enfin, le metteur en scène dit avoir « l’intime conviction » d’ « avoir prêché dans le désert ». Il affirme qu’il « ne peut dissimuler » sa « colère » et son « dépit ».

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