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Le président de la Commission de santé à l’APN qualifie de « logiques » certaines revendications des médecins résidents

Le président de la Commission de santé à l’APN qualifie de « logiques » certaines revendications des médecins résidents

Mohamed Bouabdellah est le président de la Commission de santé à l’APN. Il répond à nos questions sur plusieurs sujets d’actualité.

Entretien. La Commission de la santé de l’APN a supprimé l’article 81 du projet de loi sur la santé proposé par le gouvernement, qui permet à la femme d’interrompre sa grossesse si l’embryon ou le fœtus sont atteints d’une maladie, ou d’une malformation grave ne permettant pas son développement viable. Pourquoi ce recul ?

Nous n’avons pas reculé. La femme, en vertu de la nouvelle loi, aura la possibilité d’interrompre sa grossesse si l’embryon ou le fœtus sont mal formés.

Comment, si l’article en question a été retiré du projet de loi ?

Il y a un autre article (DNLR, Article 82), qui permet l’interruption thérapeutique de la grossesse si l’équilibre physiologique ou psychologique et mental de la mère est gravement menacé. Nous n’avons pas besoin de prouver que l’état de santé psychique et mental d’une maman dont le bébé va souffrir d’une mal formation à la naissance est menacé.

La suppression de l’article 81 ne risque-t-elle pas de semer la confusion aussi bien chez les médecins que pour les mamans ? Ne fallait-il pas garder tout simplement l’article 81 qui est assez explicite ?

On ne pouvait pas garder un article qui n’est pas assez clair et de surcroît  difficile à appliquer. Pour éviter toute confusion, un groupe d’experts va travailler sur cette question et définir avec précision la liste des maladies ou des malformations détectées à l’occasion d’un examen prénatal durant les toutes premières semaines de la grossesse, qui sont susceptible de déclencher l’interruption thérapeutique de la grossesse. Cette question sera réglée par voie régimentaire. La décision finale reviendra au médecin.

Qu’est-ce qui motive la décision de la commission que vous présidez de retirer les migrants de la liste des personnes vulnérables nécessitants une protection sanitaire à la charge de l’État?

L’Algérie a été toujours du côté des personnes vulnérables. Nous n’avons pas de leçons à recevoir sur ce plan. Les migrants sont considérés naturellement comme des personnes en difficulté. Ils sont donc pris en charge dans l’article 93 qui stipule clairement que « les personnes en difficulté ont droit à une protection sanitaire à la charge de l’État».

Des partis de l’opposition à l’image du PT ont demandé le retrait de ce projet de loi. Quel est votre commentaire ?

C’est un choix politique, nous le respectons. Par contre, je suis médecin qui a toujours exercé dans le secteur public et je peux confirmer que ce projet peut améliorer les conditions de la prise en charge des malades. Le système actuel ne sert ni les professionnels de la santé ni les malades.

Comment jugez-vous le bras de fer entre le gouvernement et les médecins?

En ma qualité de président de la commission de la santé de l’APN j’ai toujours appelé à l’apaisement  et au dialogue. C’est dans l’intérêt de tout le monde. Les problèmes se regèlent par un dialogue franc. Certaines revendications peuvent être réglées maintenant d’autres après. Je suis médecin, j’ai donc de la sympathie pour les résidents et j’estime que certaines de leurs revendications sont logiques.

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