Le RND n’a pas tardé à répondre à l’attaque menée hier contre son Secrétaire général, Ahmed Ouyahia, par le ministre de la Justice Tayeb Louh.
« Des voix s’en sont prises, encore une fois, au Secrétaire général du Rassemblement National Démocratique, Monsieur Ahmed Ouyahia, en faisant allusion, encore une fois, au dossier (vide) des cadres emprisonnés dans les années 90 », dénonce d’emblée le deuxième parti de la majorité dans son communiqué émis ce mardi.
« Les intentions » derrière les déclarations de Tayeb Louh où il a parlé d’« abus dont ont été victimes dans les années 1990 les cadres de l’État », « ne sont pas cachées », affirme le RND pour qui « il est opportun de fournir quelques vérités à l’opinion publique » à ce sujet.
« Lorsque quelques cadres, dans le milieu des années 90 (et leur nombre est de quelques dizaines et non des milliers), Monsieur Ouyahia n’était pas en charge du secteur de la Justice, donc l’accuser d’avoir emprisonné des cadres est une accusation infondée et calomnieuse et une atteinte aux juges indépendants et respectables », peut-on lire dans le communiqué.
Le RND rappelle deux mesures prises par Ouyahia lorsqu’il a été nommé à la tête du ministère de la Justice (en 1999, dans le gouvernement Benbitour) pour « renforcer l’indépendance des juges et protéger les cadres de l’Etat ».
La première de ces mesures était contenue, selon le communiqué, dans « l’instruction ministérielle du printemps 2000 adressée à toutes les juridictions et qui a interdit toute interférence du ministère dans leur travail » et qui « a interdit à ces juridictions de demander une quelconque orientation dans l’exécution de leurs missions ».
Le suivi de l’exécution de cette instruction a été « stricte » et a « même coûté leurs postes à des cadres du ministère qui l’ont enfreinte », détaille le RND.
La deuxième mesure prise par Ouyahia en tant que ministre de la Justice a été l’amendement du code de procédure pénale pour « empêcher toute poursuite contre des cadres dirigeants sans plainte officielle des instances responsables au niveau de l’entreprise concernée ».
Dans son discours de lundi à Oran, Tayeb Louh avait également attaqué Ouyahia sur les « taxes qui allaient être imposées au simple citoyen sur les documents biométriques, comme la carte d’identité et le passeport » et que Bouteflika a annulées en Conseil des ministres, selon lui. Un point sur lequel le RND a omis de répondre.