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Législatives françaises : percée historique de l’extrême droite

Législatives françaises : percée historique de l’extrême droite

L’extrême droite a réalisé une percée historique aux législatives en France à l’issue du deuxième tour tenu ce dimanche 19 juin, un camouflet pour le président Emmanuel Macron qui a été réélu en avril pour un second mandat.

Selon les résultats préliminaires, le Rassemblement national (ex-Front national), parti fondé par Jean-Marie Le Pen, pourrait obtenir entre 80 et 85 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, contre 5 députés en 2017. Une première historique pour ce parti dont le meilleur score aux législatives remonte aux législatives de 1986, avec 35 sièges.

Une progression phénoménale par rapport aux cinq sièges obtenus par le même parti lors des législatives de 2017. Jordan Bardella, président par intérim du RN a parlé de « tsunami ».

Marine Le Pen, candidate RN qui a été battue par Macron lors du 2e tour de la présidentielle d’avril dernier, a déclaré que le peuple français a « décidé d’envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés Rassemblement national à l’Assemblée, qui devient un peu plus nationale. » Dans sa ligne de mire, le président Macron. Marine Le Pen, qui a été réélue député dans le Pas-de-Calais, s’est félicitée d’avoir réalisé l’un de ses objectifs de faire d’Emmanuel Macron « un président minoritaire ».

« Choc démocratique »

Le président français a perdu sa majoritaire parlementaire et aucun parti ne l’a obtenue, ce qui suscite des inquiétudes sur la gouvernabilité de la France. Son parti Ensemble a obtenu 230 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée nationale. Le chef de l’union de gauche Nupes, Jean-Luc Mélechon, a estimé que la « déroute du parti présidentiel » était « totale ». « Aucune majorité » ne se présente, a-t-il dit en remarquant que « c’est une situation totalement inattendue, absolument inouïe ». La Nupes a obtenu 165 sièges.

Dans le camp présidentiel, les réactions témoignent de l’ampleur de la déception. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a parlé de « choc démocratique », et Gariel Attal, ministre des Comptes publics ne s’y attendait pas. « Si ces résultats se confirment, c’est loin de ce que l’on espérait », a-t-il dit.

« Nous allons construire très vite une majorité absolue », a lancé Olivier Veran, ministre des Relations avec le Parlement. Sur France 2, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a parlé de « choc démocratique ». « Nous sommes face à un choc démocratique », a-t-il dit concédé, avant de lancer un appel « au sens des responsabilités de chacun » afin que l’Assemblée nationale ne soit pas ingouvernable.

Les résultats des législatives de 2022 confirment la montée en puissance de l’extrême droite en France. Sous la houlette de Marine Le Pen, le Rassemblement national a réussi son opération de dédiabolisation pour se qualifier pour la deuxième fois d’affilée aux élections présidentielles en avril dernier.

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