L’opération terrestre dans la bande de Gaza est loin d’être une balade de santé pour les soldats israéliens. Outre les pertes en hommes et en matériel, certains des soldats qui reviennent de cette guerre sont traumatisés, quand ils ne sont pas gravement blessés.
Le témoignage de l’un d’entre eux devant la Knesset (Parlement israélien) décrit l’enfer dans lequel s’est retrouvée l’armée israélienne à Gaza et laisse deviner un moral au plus bas parmi ses éléments.
L’armée israélienne opère dans l’enclave palestinienne depuis le 27 octobre, tout en poursuivant ses bombardements aériens sur la population civile entamés le 7 octobre.
Le bilan est très lourd, avec plus de 20.000 morts parmi les civils, dont une majorité de femmes et d’enfants et 50 000 blessés. L’armée israélienne a aussi subi de lourdes pertes. Ce dimanche, elle a fourni un nouveau bilan de 158 soldats tués dans l’offensive terrestre, soit un total de 485 militaires ayant trouvé la mort depuis le 7 octobre.
Des milliers de soldats sont en outre gravement blessés. Le journal Yedioth Ahronoth a fait part il y a une quinzaine de jours de 5.000 blessés dans les rangs de l’armée d’Israël dont 2.000 reconnus comme invalides. Le bilan a dû monter depuis.
Avichay Levy est l’un de ces soldats engagés dans l’opération terrestre à Gaza. Démobilisé, il a témoigné devant le Parlement de ce qu’il a vu et vécu. Il a fait des aveux terribles. Même loin des terrains de combat, les images de la guerre ne le quittent pas.
Un soldat israélien avoue qu’il mouille son lit depuis qu’il a quitté Gaza
« Je souffre de troubles post-traumatiques. J’imagine tout le temps des roquettes RPG siffler au-dessus de la tête. Je me vois dans un char en train de combattre et de sentir l’odeur de la mort », a-t-il raconté, hystérique.
Le soldat a avoué que depuis qu’il a quitté Gaza, il vit dans la terreur jusqu’à mouiller son lit, il bat sa femme et ne trouve le sommeil qu’après avoir consommé une bouteille d’alcool.
Avichay a imputé la responsabilité de ce qui lui est arrivé ainsi qu’à ses camarades au gouvernement israélien qui, selon lui, les a « abandonnés dans cette guerre ».
« Je ramassais seul les blessés. Il y a des dizaines d’handicapés qui ont été abandonnés, et j’en fais partie », a-t-il dit. Le soldat a accusé aussi le gouvernement d’avoir fait de lui un tueur qui a tué « 40 personnes à Gaza ». Tous ces morts le hantent quotidiennement, a-t-il assuré.
جندي إسرائيلي يصرخ أمام أعضاء الكنيست من هول ما شاهده في إحدى حروب #غزة السابقة: أتخيل الآن قذائف آر بي جي تطير فوق رأسي، وأتبول على نفسي من الخوف، وأضرب زوجتي يوميا#حرب_غزة pic.twitter.com/eg1Hdf2HV4
— قناة الجزيرة (@AJArabic) December 23, 2023
Jeudi dernier, l’armée israélienne a annoncé le retrait de la bande de Gaza de la brigade Golani, une unité d’élite qui a subi de lourdes pertes. Selon un de ses anciens commandants, le major-général Moshe Kaplinsky, cette unité a perdu un quart de ses effectifs entre morts et blessés depuis le début de l’opération terrestre. L’armée a expliqué avoir retiré cette brigade afin de permettre à ses éléments de « se regrouper et se reposer ».
