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Les affabulations de Djamel Ould Abbes

Les affabulations de Djamel Ould Abbes

NEWPRESS
Djamel Ould Abbes, SG du FLN

Djamel Ouled Abbes, secrétaire général du FLN, est convaincu qu’il n’y a que Dieu et le FLN qui connaissent le nom du prochain président de la République. « Oui, mais on ne peut pas se mettre au même niveau », répond-il au journaliste lors d’une émission d’Ennahar TV, diffusée lundi soir.

Autrement dit : Allah et le FLN ne peuvent pas être au même niveau. Cela ressemble presque à du délire. « Le FLN aura son candidat à la présidentielle en 2019 sans aucun doute », a-t-il martelé.

Pour lui, le prochain président sera du FLN. Mais qu’a-t-il donc fait du scrutin universel ? Du libre choix des électeurs ? Peut-on prévoir une année et demi à l’avance le résultat des élections présidentielles ? Les jeux sont-ils déjà faits ? Si tel est le cas pourquoi alors organiser des élections, mobiliser des milliers de fonctionnaires et consacrer des milliards de centimes ?

Djamel Ould Abbes donne l’impression de répercuter maladroitement des « bruits » de salons. Très sûr de lui, il a déclaré que le FLN ne soutiendra aucun candidat en dehors de « la coupole » du parti. « Le FLN est la maison de tous les Algériens, le bien de tous les Algériens. Nous n’avons pas le monopole, mais c’est l’Histoire », a-t-il lâché. L’esprit du parti unique n’est pas loin.

« C’est le FLN qui a légitimité historique »

Djamel Ould Abbes a refusé toute remise en cause de « la légitimité historique ».  « Je préfère parler de légitimité historique au lieu de légitimité révolutionnaire. Je le dis et je le répète, c’est le FLN qui a la légitimité historique. Et cette légitimé est toujours là. C’est le FLN qui a fondé l’État algérien en signant les Accords d’Evian de mars 1962. Nous sommes toujours là. Les Moudjahidine sont toujours là. Le président de la République, un moudjahid, est là aussi », a-t-il déclaré sur un ton de défi.

Pourtant, en décembre 2004, le président Abdelaziz Bouteflika avait déclaré, devant le 10e Congrès de l’Organisation nationale des Moujahidine (ONM), que la légitimité révolutionnaire était terminée.

« Il est temps de lever la tutelle sur le peuple. La période de la légitimité révolutionnaire, qui a duré 50 ans, est suffisante pour rendre la souveraineté au peuple. La légitimité révolutionnaire dans l’exercice du pouvoir est finie. Elle est bel et bien finie. Il faut, désormais, changer les mentalités. Nous sommes dans un monde dont les repères ont changé. Un monde auquel nous devons nous adapter. Je le répète devant vous et devant le peuple algérien : nous ne sommes plus le 1er novembre 1954 ni le 5 juillet 1962 », a déclaré le chef de l’État.

Treize ans plus tard, le FLN fait toujours semblant de n’avoir rien entendu de ce discours. Djamel Ould Abbes, tout en répétant que Bouteflika est le président effectif du parti, a-t-il oublié les déclarations du chef de l’État ?

« La politique ne se pratique pas dans les cafés »

Après avoir lancé le débat il y a presque une année, le SG du FLN évite désormais de parler du 5e mandat de Boutefklika en 2019.  « J’ai interdit aux militants et aux responsables du parti de parler du 5e mandat parce qu’il est inacceptable de le faire », a-t-il dit, sans expliquer la raison de « l’interdiction ». L’esprit de la pensée n’est pas loin. Ould Abbas est-il devenu un dictateur ?

S’agit-il d’une directive présidentielle ? Ould Abbes craint-il la bagarre généralisée autour des candidatures à la magistrature suprême au sein du FLN au cas où Bouteflika ne se présente pas à un 5e mandat ? « Il y a des ambitions personnelles mais il y a aussi des lignes rouges », a-t-il menacé.

Attaquant les partis et les personnalités de l’opposition qui exigent « une période de transition » en raison de l’absence prolongée du président Bouteflika de la scène publique, le SG du FLN a répondu par l’ironie : « Ils vivent sur la planète Mars » ! « Les institutions de l’État fonctionnent. Et chaque jour, à 8 h, 12 millions d’Algériens se rendent à l’école et à l’université. La politique ne se pratique pas dans les cafés. Le président Bouteflika est un génie. C’est lui qui dirige le pays de près. C’est lui qui décide et nomme », a-t-il dit.

Le journaliste lui a posé la question de savoir si Bouteflika, 80 ans, pouvait aller jusqu’au bout de son mandat. « Seul Dieu le sait. Ce que je sais, c’est qu’il peut terminer à l’aise son mandat. Ceux qui parlent d’élections présidentielles anticipées rêvent…la maladie c’est de Dieu. L’AVC a déjà frappé Chirac et Roosevelt », a répondu Ould Abbes. Donc, entre le FLN et Dieu, il y a une belle histoire qui commence…

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