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Les Algériens s’apprêtent à célébrer la fête de Yennayer

Les Algériens s’apprêtent à célébrer la fête de Yennayer

Il y a des airs de fête dans l’air. Les Algériens s’apprêtent à fêter le nouvel an amazigh, qui coïncide avec le 12 janvier de chaque année. La ruée vers les marchés de la capitale a déjà commencé. On s’approvisionne en noix, en figues sèches, en rechta, en berkoukes, en feuilles de chakhchoukha, en volailles…

Sur les étals, l’incontournable « treize » mélange de 13 confiseries, fait sa star. Indissociable des tables algériennes lors de la célébration de Yennayer, il se vend par kilos (800 da). La fête du nouvel an berbère, c’est aussi une pléiade d’expositions d’artisanat, de dégustations et de concours. Que la fête commence !

Palais des Rais, Assegas amegas !

Le Palais des Rais a inauguré hier dimanche une semaine culturelle à l’occasion de la fête de Yennayer. Exposition de produits d’artisanat et de produits du terroir avec des artisans venus de plusieurs régions d’Algérie. Le premier jour de cette manifestation culturelle qui se prolongera jusqu’au 12 janvier a drainé beaucoup de monde. Poteries berbères, bijoux kabyle, tapis, kesra, couscous, sfendj, baghrir… Une ambiance festive a soufflé sur le Bastion 23, aux rythmes des tambourins servis par le groupe « Idebbalen ».

Le groupe Idebbalen (© TSA)


Malika Boutnafri, présidente de l’association Tiziri, participe à cette exposition-vente. Son présentoir regorge de mets traditionnels : Aghroum n’lahwel (galette aux plantes), bradj, mssemen, kesra, berkoukes… « Chaque année, nous fêtons le nouvel an berbère en préparant ces recettes. En tant que maman, je reproduis les gestes de mes ancêtres. J’enseigne ces traditions à mes enfants afin de leur rappeler que nous sommes un peuple avec une histoire millénaire et un riche patrimoine. Un legs qu’il ne faut surtout pas mettre au pilon », explique-t-elle.

(© TSA)


Le « treize » : le roi de la table de Yennayer

Djazira Badith (46 ans) participe également à cette exposition avec un présentoir garni de khfef, mssamen, bradj, baghrir et l’incontournable « treize » composé de cacahuètes, chocolats, noix, balout, bonbons, dattes, figues sèches… « Ce mélange augure d’une année fructueuse, prospère et heureuse. C’est une tradition qui se perpétue dans tous les foyers », nous dit-elle.

Une autre exposante a tenu à ce que sa table soit l’une des plus belles durant cette semaine culturelle dédiée au nouvel an amazigh. Hafidha Yaddaden offre une dégustation de ses préparations : makfoul (couscous cuit à la vapeur avec des légumes), sfendj, cherchem, khobz eddar, bradj, rfiss.

(© TSA)


« La fête de Yennayer est une célébration conviviale. On se réunit autour d’un bon dîner préparé à base de semoule et de légumes. Et on n’oublie pas les confiseries afin que la nouvelle année soit douce. Ces traditions doivent être transmises de génération en génération », soutient-elle.

À l’occasion de cette semaine culturelle, des artisans en poterie, cuir, tapisserie exposent également au Palais des Rais. Mustapha Ait Medjber, (50 ans) artisan bijoutier à Tizi Ouzou, nous parle de son métier : « Je suis fière de fabriquer des bijoux kabyles à partir d’anciens modèles afin que ce patrimoine ancestral ne disparaisse pas ».

Pyramides de fruits à coque

Au niveau des marchés de la capitale, des pyramides de fruits secs et de fruits à coque ont été dressées. Les consommateurs s’approvisionnent en vue de la célébration de Yennayer. Mohamed (70 ans) tient une échoppe à la rue des Frères Zoubiri, Ex-Viallar), à proximité de la mosquée Ketchaoua. « Depuis quelques jours, la vente de fruits secs et autres confiseries explose. Les Algériens tiennent beaucoup aux traditions. Ils font une razzia sur les figues sèches, noix, cacahuètes, pacanes… C’est surtout le « treize » qui se vend très bien à cette période. C’est un mix d’un assortiment de friandises dont des dragées, des dattes, des noix… Cela coûte 700 da le kilo », détaille Mohamed.

Exposant au Palais des Rais (© TSA)


Des traditions à sauvegarder

Les clients affluent de partout. Sabiha (69 ans) nous parle de l’importance de la fête de Yennayer. « Ce sont nos traditions. Il faut les perpétuer et les transmettre à nos enfants. Se réunir autour d’un bon repas permet de resserrer les liens familiaux. Personnellement, je prépare chaque année un couscous aux 7 légumes secs (lentille, pois chiche, loubia, petits pois…), le tout garni de viande de poulet. C’est le ‘fel’. Un espoir et un bon présage. J’achète aussi « el treize ». Lors de la soirée de Yennayer, le plus jeune de mes petits-enfants est installé dans une ‘gasaâ’. On déverse sur sa tête une pluie de confiseries afin que sa vie soit accomplie. Ce sont nos traditions. Elles ont leur charme et il ne faut pas les oublier », explique-t-elle.

(© TSA)


Expos à gogo

D’autres expositions ont été initiées à l’occasion du nouvel an amazigh. La Ferme pédagogique d’Alger qui se situe à Zeralda organise, du 9 au 12 janvier, une exposition de produits du terroir, d’artisanat ainsi qu’un concours du meilleur couscous. Les festivités de Yennayer concernent également des galeries d’art ainsi que certains restaurants qui organisent des expo-ventes avec des artisans.

Les Algériens s’apprêtent à fêter Yennayer dans la joie et l’allégresse. L’occasion de réitérer leur attachement aux traditions millénaires et à notre patrimoine ancestral.

Le 27 décembre 2017, le président Bouteflika avait annoncé sa décision de consacrer Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018.

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