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Les cinq messages à retenir de l’intervention de Gaïd Salah

Les cinq messages à retenir de l’intervention de Gaïd Salah

Le chef d’état-major Ahmed Gaid Salah a de nouveau parlé de la situation politique, ce mercredi 10 avril à partir d’Oran où il effectue une visite de trois jours. C’est sa première intervention depuis le départ de Bouteflika et la désignation de Bensalah comme président intérimaire. Il a envoyé cinq principaux messages destinés au peuple, aux institutions, notamment judiciaire, et à l’étranger.

Rester dans le cadre de la Constitution

Ahmed Gaid Salah a, une nouvelle fois, insisté sur la nécessité de rester dans le cadre constitutionnel lors de la phase de transition. Il a appelé les Algériens à « prendre en considération » le fait que « la conduite de la période de transition nécessite un ensemble de mécanisme dont la mise en œuvre doit s’effectuer conformément à la Constitution qui stipule que le président du Conseil de la nation que choisit le Parlement avec ses deux chambres, après le constat de la vacance, assume la charge de chef de l’État pour une durée de trois mois, avec des prérogatives limitées, jusqu’à l’élection du nouveau président de la République ». Concrètement, l’armée refuse de sortir du cadre fixé pour la Constitution. Du moins, pour l’instant.

L’armée « accompagnera » la phase de transition

La période de transition « se fera avec l’accompagnement de l’Armée nationale populaire », a annoncé Gaid Salah. Selon lui, l’institution militaire « veillera au suivi de cette phase », au regard de « la confiance réciproque entre le peuple et son armée ».

L’armée veillera donc, selon Gaid Salah, à ce que cette période se passe « dans un climat de sérénité et dans le strict respect des règles de transparence et d’intégrité et des lois de la République ».

Des mises en garde contre l’intérieur et l’extérieur

Dans son allocution, le chef d’état-major a lancé plusieurs mises en garde à l’adresse, notamment de « parties étrangères » qui « partant de leurs antécédents historiques avec notre pays, poussant certains individus au-devant de la scène actuelle en les imposant comme représentants du peuple en vue de conduire la phase de transition ».

Il a accusé ces « parties étrangères » de vouloir « mettre en exécution leurs desseins visant à déstabiliser le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’État, voire provoquer une déclaration de l’état d’exception ».

Il a affirmé que l’armée protégera « cet immense élan populaire » contre « l’exploitation par ceux qui la guettent de l’intérieur et l’extérieur ». Il a notamment dénoncé « quelques individus appartenant à des organisations non-gouvernementales » qui ont été, selon lui, « pris en flagrant délit dont la mission consiste à infiltrer les manifestations pacifiques et les orienter, avec la complicité et en coordination avec leurs agents de l’intérieur ».

Indépendance de la justice et réouverture des dossiers de corruption contre la « bande »

Gaid Salah a affirmé que la justice « a recouvert ses pleines prérogatives » et « agira en toute liberté, sans contraintes aucunes, sans pressions ni ordres ». Cette liberté d’action devra permettre, selon lui, d’« entamer des poursuites judiciaires contre tout la bande impliquée dans les affaires de détournement des fonds publics et d’abus de pouvoir pour s’enrichir illégalement ».

Il a assuré que les enquêtes et poursuites judiciaires s’étendront « à tous les dossiers précédents », en citant l’affaire Khalifa, l’affaire Sonatrach et celle du Boucher. Trois dossiers dans lesquels plusieurs personnalités politiques sont citées.

Appel à la « sagesse et à la pondération »

Le général Ahmed Gaid Salah a affirmé que le volet socio-économique de la crise « s’aggravera davantage si les positions obstinées et les revendications irréalisables persistent », ce qui rend nécessaire, selon lui, « de faire preuve de patience, de conscience et de lucidité afin de réaliser les revendications populaires, guider le pays vers la paix et jeter les bases d’un État de droit et d’institutions ».

La phase que traverse le pays « requiert, voire impose à l’ensemble des enfants du peuple algérien dévoué, fidèle et civilisé, de fédérer les efforts de tous les nationalistes en suivant la voie de la sagesse, de la pondération et de la clairvoyance », a-t-il appelé, affirmant sa conviction que « le peuple comprendra et mesurera la sensibilité de la situation et privilégiera l’intérêt national ».

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