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Les cinq réflexions qu’inspire la mise au point du président Zeroual au sujet de sa rencontre avec le général Mediène

Les cinq réflexions qu’inspire la mise au point du président Zeroual au sujet de sa rencontre avec le général Mediène

Voici les cinq réflexions que peut inspirer la déclaration faite, mardi 2 avril, par le Président Liamine Zéroual, au sujet de sa rencontre avec le général Mediène :

  1. Elle vient confirmer que l’ancien président de la République a toujours agi dans un cadre légal, qu’il est profondément respectueux des prérogatives des pouvoirs constitués et qu’il est étranger à tout ce qui pourrait de près ou de loin s’apparenter à un complot contre l’Etat et les institutions de la République.
  1. Elle révèle aussi que l’ancien président de la République aurait été bien inspiré de publier, lorsqu’il en était encore temps, un communiqué dans lequel il rappelle qu’il a pris sa retraite définitive en 1999, et qu’en quelque circonstance que ce soit, il ne reprendra du service.  Il lui suffisait d’emboiter le pas à l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, sans avoir à désavouer un ancien collaborateur qui a eu, peut-être, la faiblesse de lui rester fidèle.
  1. Cette mise au point, par l’accusation qu’elle porte contre le général  Mediène révèle qu’il y a eu de la part de ce dernier, un commencement d’exécution d’un complot contre l’Etat, l’institution militaire et également la volonté d’aller à rebours des exigences exprimées par la population depuis le 22 février dernier.
  1. Elle vient confirmer que le général Mediène dont le placard est jonché de cadavres, a, par sa complicité active, permis à un autocrate mégalomane et sa fratrie de piller les ressources de ce pays et d’assurer la montée en puissance d’une camarilla d’oligarques qui ne méritent pas de garder la nationalité algérienne.
  1. La mise au point de Liamine Zéroual, de par la gravité des faits qu’elle met au jour, interpelle le haut commandement militaire (au-delà de la personne du Général Ahmed Gaid-Salah qui a témoigné d’un sang-froid exceptionnel durant tous ces évènements), quant à la mise en œuvre des dispositions pertinentes du Code pénal relatives aux crimes et délits contre la sûreté de l’Etat, les crimes et délits contre la Constitution(au moment où sont brandis, pas toujours avec l’à-propos requis, les articles 7 et 8 de la Constitution) ainsi que le crime de trahison. A minima, il appartient désormais à l’état-major de l’ANP que le général Mediène voulait déstabiliser, de saisir conformément aux dispositions pertinentes du Code de justice militaire (article 25 notamment, qui vient déroger à l’article 248 du Code de procédure pénale en cas d’atteinte à la sureté de l’Etat) le procureur militaire de la République, afin que celui-ci mette en mouvement l’action publique, et ce, en vertu du Code de Justice militaire (article 68 alinéa 2).

*Une contribution de : Ali Mebroukine, militant démocrate, Professeur de droit

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