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Les étudiants montent en puissance pour leur 12e mardi de mobilisation

Les étudiants montent en puissance pour leur 12e mardi de mobilisation

« On ne va rien lâcher ! » Ce mardi 14 mai, pour la deuxième fois depuis le début du mois de Ramadhan et pour la douzième semaine consécutive, les étudiants sont sortis par milliers dans tout le pays pour exprimer leur rejet du système.

À Alger, le cortège de manifestants s’est élancé dès 10h30, rue Didouche-Mourad. « On est là pour défendre les valeurs de notre peuple », rappelle Mehdi, étudiant en deuxième année de médecine. « Nous voulons un état civil démocratique, un état de droit, détaille quant à elle Mélissa, en quatrième année à l’école polytechnique. On ne veut pas non plus de ces élections gérées par un gouvernement de fraudeurs. C’est techniquement impossible qu’il y ait une élection le 4 juillet… »

[Sabrina Khelil – TSA]


Un nouveau parcours

Un imposant cordon de police a été déployé aux alentours de la Grande-Poste. Un dispositif qui n’a pas inquiété les jeunes gens qui se sont immédiatement dirigés en direction du Jardin Sofia. En ligne de mire, les sièges de la wilaya d’Alger et de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce nouveau parcours surprend les policiers, qui font barrage. Premières bousculades entre les manifestants et les forces de l’ordre.

Devant la détermination des étudiants, la police finit par céder. Mais le groupe est contenu pendant près d’une heure, sous un soleil de plomb, rue Asselah-Hocine. Le rassemblement est alors rythmé par les youyous et les slogans, scandés avec rage.

 


Tous réclament une Algérie libre et démocratique, appellent à « libérer l’Algérie » et au départ des « bandes (3isabat) ». Alors qu’ils atteignent péniblement le boulevard Zighoud Youcef, les étudiants sont encore une fois ralentis par les forces de l’ordre. Pas de quoi freiner leur motivation. Certains marcheurs lancent huées et sifflets sous le balcon de l’APN, tandis que d’autres demandent au FLN de « dégager ».

 


Des manifestants s’impatientent, s’énervent parfois. Mais tout accès de colère est immédiatement temporisé par le groupe, qui n’a de cesse de clamer « Silmiya, silmiya (Pacifique, pacifique) ». Certains aident même les automobilistes, coincés dans leurs véhicules, à se frayer un chemin.

[Sabrina Khelil – TSA]


Ce n’est qu’aux alentours de 13 heures, et après un crochet par la rue Abane-Ramdane, où se trouve le tribunal Sidi M’Hamed, que les étudiants se sont installés sur les marches de la Grande-Poste, là encore en forçant le cordon des policiers. L’hymne national, « La Casa Del Mouradia » ou encore « La Liberté » de Sool King retentissent. Les pancartes, elles, sont d’autant plus visibles

 


« À tous les Algériens : soit nous luttons ensemble comme des frères ou nous mourrons comme des idiots » ; « Je préfère mourir pour mes idées que de lassitude ou de vieillesse » ; « Primauté du civil sur le militaire » : autant de messages fièrement tendus aux photographes, un peu comme pour s’assurer qu’ils soient bien délivrés aux principaux intéressés.

La plupart des étudiants se sont dispersés dans le calme peu après 14 heures. Pour Dali, en première année à l’USTHB, cette journée est « de loin la meilleure parce qu’on a osé faire des choses inattendues ».

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