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Les partis microscopiques illustrent l’échec des réformes politiques de Bouteflika

Les partis microscopiques illustrent l’échec des réformes politiques de Bouteflika

Une cinquantaine de partis politiques prennent part aux élections législatives du 4 mai. Le nombre annoncé par les autorités a surpris les Algériens qui ne connaissent les noms de ces partis. A-t-on réellement 50 partis en Algérie ? Que font–ils en dehors des rendez-vous électoraux ? Les interrogations sont nombreuses.

El Wassit Essiassi, le Front national des libertés (FNL), Front de la bonne gouvernance (FBG), Front de l’Algérie nouvelle (FAN) sont autant de formations politiques, inconnues du grand public, qui refont surface à la faveur de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai.

Profitant de la conjoncture, mais surtout de la possibilité offerte par les législatives pour s’exprimer dans les médias lourds, les patrons de ces formations multiplient les déclarations et présentent ce qu’ils considèrent  comme programmes aux  électeurs, dans l’espoir d’arracher quelques sièges au Parlement. Un pari difficile, certes, mais qui n’est pas impossible dans un pays où les élections réservent toujours des surprises. Pour ces partis, l’objectif est d’abord d’exister. Ils ne peuvent pas prétendre à s’opposer au pouvoir.

Si ces élections constituent un premier test pour ces formations microscopiques, c’est aussi l’occasion pour les observateurs de faire un premier bilan concret des réformes politiques annoncées par le président Bouteflika en 2011, dans la foulée des révoltes du Printemps arabe.

En avril 2011, le chef de l’État a adressé un message au peuple algérien où il a promis des changements et une série de réformes profondes.

Moins d’une année, le 12 janvier 2012, la loi organique n° 12-04, relative aux partis politiques, est adoptée, ce qui a permis à de nouveaux partis, dont les demandes d’agrément étaient gelées, de voir le jour.

Le ministère de l’Intérieur, submergé par les demandes de création de partis politiques, délivre quelques agréments dans un premier temps avant de réinstaurer sans le proclamer, le gel.

Plus de cinq ans après, la scène politique n’a pas véritablement changé. Les nouveaux partis politiques n’ont pas réussi à émerger. Aucun n’a suivi la trajectoire ascendante du RND en 1997, et son « exploit historique » de remporter une étonnante victoire aux législatives de la même année. La scène politique nationale est toujours dominée par le RND et le FLN, même si le pouvoir essaye de promouvoir TAJ, d’Amar Ghoul, pour contrecarrer les autres partis islamistes.

Depuis 2012, le discours des « deux grands partis » n’a pas évolué. Le FLN continue de puiser sa légitimité de la révolution. Le RND se targue d’avoir sauvé le pays pendant la décennie noire. Parfois ils se disputent Bouteflika pour lui réaffirmer leur allégeance.

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Les autres formations comme le PT, le FFS, le RCD et le MSP sont reléguées au second rond, sans aucune influence réelle sur les choix et les décisions du pouvoir.

L’opposition est la grande perdante de la multiplication des partis microscopiques et des réformes politiques de Bouteflika. Divisée, elle ne pèse rien au Parlement. Le gouvernement a même réussi à la convaincre de prendre part aux élections et à rompre avec son discours sur la vacance du pouvoir et l’illégitimité de l’élection présidentielle de 2014.

Quant aux nouveaux partis agréés, ils sont quasiment inexistants sur la scène politique. Leur présence fausse le jeu politique. En multipliant les partis politiques, le pouvoir a réussi à noyer la parole des partis traditionnels de l’opposition et à les affaiblir davantage.

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