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Les patrons attendent des « messages forts » de la part de Tebboune

Les patrons attendent des « messages forts » de la part de Tebboune

Exclusif. Les patrons algériens attendent des « messages forts » de la part du président Abdelmadjid Tebboune pour rétablir la confiance et relancer l’économie en panne depuis plusieurs mois.

« Nous attendons des messages forts et rassembleurs pour relancer l’économie. À notre avis, le maître-mort dans les circonstances actuelles doit être le rassemblement », résume le président du FCE, Sami Agli, dans une déclaration à TSA, ce lundi, quelques heures avant la confirmation par le Conseil constitutionnel de l’élection du nouveau président.

Élu jeudi lors d’une présidentielle contestée par une partie de la population, le successeur de Bouteflika hérite d’un pays au bord de l’effondrement économique.

« Plus de 500.000 postes d’emplois ont été perdus ces derniers mois », souligne M. Agli qui parle d’une économie en panne. « Les chefs d’entreprise ont besoin de messages forts pour rétablir la confiance », insiste-t-il. « Les gens ont peur et cette peur est transversale et touche aussi bien les patrons et les banquiers et les fonctionnaires », développe M. Agli, qui a félicité Tebboune pour son élection, et assure qu’il n’est pas inquiet pour l’avenir de son syndicat.

« Le Forum est apolitique. Il n’a soutenu aucun candidat et il n’est pas responsable des actes individuels de ses membres dont certains ont peut-être soutenu des candidats », insiste M. Agli, qui balaie du revers de la main toute polémique sur l’implication du Forum dans la dernière campagne présidentielle.

Le nouveau président a eu maille à partir avec l’ancienne équipe dirigeante du FCE, à sa tête Ali Haddad, actuellement incarcéré à El Harrach pour des faits de corruption. En 2017, lors de son règne éphémère à la primauté, Tebboune s’était attaqué frontalement au président du FCE, ce qui avait précipité son départ du Palais du docteur Saâdane.

Aujourd’hui, des patrons spéculent sur une « vengeance » de Tebboune contre le FCE. Mais Sami Agli est serein : « Il n’y aucune inquiétude au sein du Forum qui est aujourd’hui apolitique. Il est sain. Je répète que le Forum n’a fait campagne pour aucun candidat. Nous avons fait notre Hirak. Il a retrouvé son indépendance et va donner son avis sur l’économie ».

Il annonce justement le lancement ce lundi du chantier de la préparation du plaidoyer 2020 du Forum. « Aujourd’hui, nous lançons la préparation du plaidoyer 2020, de notre vision de l’économie, avec une première réunion avec nos délégués et des experts. Nous entamons la préparation et le document sera remis aux autorités début 2020. Le Forum retrouve son rôle de force de proposition », promet M. Agli.

Hassen Khelifati : « Nous attendons un discours mobilisateur »

Hassen Khelifati, patron d’Alliance assurances, attend un discours mobilisateur des chefs d’entreprise de la part de Tebboune.

« Tout d’abord, nous avons été très rassurés par la déclaration du président dans son premier discours post-élection. Il a salué les chefs d’entreprise honnêtes, créateurs de richesse et d’emplois. Après la baisse de tension ressentie après la première conférence de presse, nous attendons un nouveau discours mobilisateur et de remise au travail de la communauté d’affaires », explique-t-il.

Pour Khelifati, qui a démissionné du FCE après le début de la révolution populaire du 22 février, les chefs d’entreprise publiques et privées, ont besoin d’un « discours rassurant », afin de « se remettre à se projeter et lancer des projets ».

« Les banquiers ont besoin aussi de ce discours rassurant pour se remettre à financer les entreprises sans peur, les administrations à accompagner l’investissement et les entreprises. Nous avons besoin de lancer la dynamique en attendant de mettre en place les réformes qui demandent plus de temps et d’efforts », ajoute-t-il.

« Un discours de confiance est plus que nécessaire, tout comme un gouvernement « commando » pour prendre en charge la relance de l’économie et les réformes structurelles profondes nécessaires en s’appuyant sur toutes les entreprises algériennes sans discrimination », insiste M. Khelifati qui estime que les banquiers, les administrations et les chefs d’entreprise « respectueux des lois doivent être encouragés et soutenus car le secteur privé crée énormément d’emplois. »

« Nous avons besoin de connaître la vision d’avenir de notre économie afin d’y souscrire et s’engager à l’accompagner », conclut-il.

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