Une semaine après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, le monde découvre un autre abominable massacre commis par l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne. Par ce pied de nez à la légalité internationale, Israël s’enfonce dans l’immoralité et accentue son isolement.
Quatre-cents cadavres ont été découverts ce lundi au sein de l’hôpital Al-Shifa après le retrait des forces israéliennes de cette enceinte sanitaire du centre de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé de Gaza.
Le complexe hospitalier avait été pris d’assaut il y a deux semaines pour la deuxième fois depuis le déclenchement de la guerre de Gaza il y a près de six mois.
#غزة.. الكشف عن جثث خلفها الجيش الإسرائيلي بعد انسحابه من مستشفى الشفاء pic.twitter.com/hcO42x5G3k
— Anadolu العربية (@aa_arabic) April 1, 2024
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que des dizaines de corps, certains en état de décomposition, ont été découverts dans l’enceinte de l’hôpital et dans ses alentours après le départ des soldats israéliens. De son côté, la défense civile de Gaza a fait état de 300 cadavres découverts.
Le chef du bureau d’information du Hamas a avancé un bilan encore plus lourd, 400 morts.
L’armée israélienne a elle-même reconnu avoir tué plus de 200 personnes au sein de l’hôpital, indiquant que ce sont « des terroristes ».
Selon un médecin cité par l’AFP, certains corps ont été écrasés par les chars israéliens dans leur retraite.
دقيقة من فضلك …
أريد من الجميع مشاهدة هذا الفيديو والاستمرار في مشاهدته وتكرار مشاهدته . هذه الأجزاء بشرية ،هم بشر مثلي ومثلك.
إنها جثث الأطفال الذين دهستهم الدبابات الإسرائيلية في مستشفى الشفاء .حتى الان اكثر من 400 جثة تم انتشالها والبحث مازال مستمر . pic.twitter.com/bFMVVfRlPV
— Tamer | تامر (@tamerqdh) April 1, 2024
Le complexe hospitalier abritait des malades et des blessés de la guerre mais aussi des centaines de civils qui y ont trouvé refuge.
Dimanche, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, avait fait état d’une situation catastrophique à l’hôpital Al-Shifa, indiquant qu’il y avait encore 107 patients dans un état critique, ajoutant qu’ « il ne reste plus qu’une bouteille d’eau pour 15 personnes ».
En plus d’avoir massacré plus de 400 personnes, l’armée israélienne a également saccagé l’hôpital, mettant le feu à plusieurs services et détruisant les équipements médicaux. Tout le bâtiment et ses alentours sont en ruines. Les images diffusées par les médias et sur les réseaux sociaux sont surréalistes.
Les palestiniens qui ont accouru vers les lieux ce lundi matin après le retrait des unités israéliennes à l’aube ont été choqués par la dévastation qu’ils ont constatée sur place.
فيديو يظهر مجمع الشفاء الطبي قبل وبعد الاجتياح البربري النازي من قوات الاحتلال الاسرائيلي لقطاع #غزة #مستشفى_الشفاء #GazaGenocid pic.twitter.com/YzgVxMKsY1
— احمد فوزي – Ahmed Faozi (@AFYemeni) April 1, 2024
Israël commet un carnage à l’hôpital Al-Shifa de Gaza et aggrave son isolement international
C’est la deuxième fois depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, que l’hôpital Al-Shifa est attaqué. En novembre dernier, un assaut de l’armée israélienne avait pris au piège des milliers de civils palestiniens réfugiés dans cette enceinte.
Les Israéliens ont mis hors services de nombreux hôpitaux de la bande de Gaza. La première attaque d’envergure contre une enceinte hospitalière a été le bombardement de l’hôpital Al Ahly le 17 octobre qui a fait 500 morts parmi les patients et les réfugiés, selon le Hamas.
Le complexe hospitalier al-Shifa à Gaza a été ravagé par l’armée israélienne.
Toujours les mêmes arguments, toujours les mêmes mensonges pour justifier des exécutions sommaires, des arrestations massives du personnel soignant.
Les criminels de guerre israéliens veulent marquer… pic.twitter.com/Fw0eTtCVSo— Thomas Portes (@Portes_Thomas) April 1, 2024
Après l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité il y a une semaine, le gouvernement israélien avait fait savoir qu’il ne se conformerait pas à l’injonction de cesser sa guerre contre Gaza. Il a aussi rejeté tous les appels à surseoir à son projet d’attaquer la ville de Rafah, à la pointe sud de l’enclave où s’entassent 1,5 million de civils, des réfugiés pour la majorité.
Depuis deux jours, l’armée israélienne bombarde des positions sur le territoire syrien, faisant plus de 50 morts. Ce lundi, c’est le consulat d’Iran à Damas qui a été ciblé par une frappe aérienne, tuant huit personnes, dont Mohammad Reza Zahedi, un des commandants de la « Force Al Quds » au sein des Gardiens de la révolution. Le bâtiment abritant le consulat a été entièrement détruit, selon des médias iraniens.
Dans la journée, l’armée israélienne a relevé le niveau d’alerte de ses unités stationnées dans le plateau du Golan syrien occupé.
مراسل #الحدث: الجيش الإسرائيلي يرفع حالة التأهب في #الجولان والحدود الشمالية الإسرائيلية بعد هجمات #المزة في #دمشق pic.twitter.com/NJCwBy2pnv
— ا لـحـدث (@AlHadath) April 1, 2024
En bombardant le bâtiment d’une représentation diplomatique d’un État souverain, sur le territoire d’un autre État souverain, Israël prend le risque de provoquer une escalade incontrôlable dans toute la région, en plus de se mettre davantage hors-la-loi.
Les Israéliens ont tué en six mois près de 33 000 civils dans la bande de Gaza dont une majorité de femmes et d’enfants et affamé la population en bloquant le passage de l’aide humanitaire.
Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a ignoré coup sur coup un jugement de la Cour internationale de Justice (CIJ) et une résolution du Conseil de sécurité.
Il n’ignore pas que son isolement s’aggrave chaque jour davantage, comme le montre la dernière résolution du Conseil de sécurité que même son protecteur américain n’a pas bloquée, mais rien désormais ne semble en mesure de l’arrêter dans sa folie. Sauf peut-être des mesures de la communauté internationale réellement « contraignantes ».