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L’incroyable histoire d’un Algérien bloqué avec sa fille en Tunisie

L’incroyable histoire d’un Algérien bloqué avec sa fille en Tunisie

Air Algérie a annoncé ce jeudi avoir opéré plus de 1500 vols de rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger depuis le 6 décembre dernier. Les précédentes opérations de rapatriement ont été marquées par les réclamations de parlementaires et des personnes bloquées concernant la faiblesse du nombre de vols déployés et l’établissement des listes des bénéficiaires.

Pour la nouvelle opération, Air Algérie a mis le paquet, et des améliorations ont été apportées au processus de réservation, ce qui n’a pas mis fin aux requêtes et les plaintes des Algériens bloqués à l’étranger. La procédure pour l’achat du billet de rapatriement reste compliquée.

« Nous recevons énormément de requêtes et de plaintes d’Algériens en attente de rapatriement qui font le récit de situations lamentables. Il y a eu des procédures qui ont été entamées mais malheureusement elles n’ont pas donné satisfaction », explique le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi, dans une déclaration à TSA ce jeudi 31 décembre.

Il fait le récit de personnes qui se sont inscrites au niveau des consulats d’Algérie à l’étranger et qui ne se sont vu donner aucune suite. « D’autres se sont inscrits auprès du ministère de l’Intérieur, et là aussi aucune suite. Ces Algériens en quête de retour au pays n’ont toujours pas compris ce qu’il faut faire », s’exclame M. Zebdi. Dans leur quête d’un retour rendu incontournable, certains Algériens explorent toutes sortes de pistes pouvant les mener vers l’Algérie.

Zebdi cite l’histoire incroyable de cet homme parti en Tunisie soigner sa fille malade et resté bloqué aux frontières algéro-tunisiennes pendant deux semaines sans ressources et vivant des aides des Tunisiens.

Les ressources financières épuisées, il a décidé de retourner aux frontières (avec la wilaya d’El Tarf) pour rentrer au pays mais il s’est vu refuser l’entrée en Algérie faute d’autorisation, raconte M. Zebdi.

Pendant une quinzaine de jours, ce sont des Tunisiens qui donnaient à manger à lui et à sa fillette. Le père de famille a saisi un directeur d’un journal arabophone qui a relayé son appel via les réseaux sociaux, ajoute-t-il.

Le wali d’El Tarf, mis au courant de cette affaire, a contacté le journaliste pour lui dire qu’il avait entrepris des contacts quotidiens avec la commission en charge des opérations de rapatriement au ministère de l’Intérieur depuis le 14 décembre en vue de délivrer une autorisation d’entrée à cet homme et sa fille, poursuit-il.

Le wali a tenu à préciser que la délivrance de ce type d’autorisation ne relevait pas de ses prérogatives. Pendant ce temps, le père de famille a reçu un appel du consul d’Algérie à Tunis lui annonçant qu’il était autorisé à rentrer.

« À quoi rime tout ça ? Depuis deux semaines que le wali avait saisi la commission (du ministère de l’Intérieur) qui n’a pas donné son accord. Or, il a suffi d’une publication sur les réseaux sociaux pour que les pouvoirs publics bougent ? », s’insurge M. Zebdi.

« Pour construire une République solide et fondée sur la loi et la réglementation, si ce père de famille devait rentrer, il n’aurait pas besoin d’une publication sur les réseaux sociaux. Le fait qu’il y a eu une vulgarisation de ce cas, c’est tout le monde qui a bougé comme par hasard. Au point que j’ai demandé au journaliste de publier deux ou trois cas chaque jour pour que les autorités concernées bougent, ce qui n’est pas normal », déplore Zebdi qui assure qu’il y a  des milliers de cas comme ce père de famille dont la voix n’est pas parvenue aux oreilles des responsables.

| Lire aussi : Des parlementaires racontent la galère des Algériens bloqués à l’étranger

« Flou et absence de transparence » 

Et face à ces manquements, le président de l’Apoce lance un appel au président de la République, afin d’intervenir pour dénouer cette situation.

« Même si on n’a pas un programme de rapatriement arrêté à même d’assurer dans les plus brefs délais un retour de nos compatriotes, le minimum serait qu’ils aient une réponse et ensuite chacun attendra son tour. Mais que leurs demandes restent sans suite, c’est une situation dramatique, insupportable ! », s’emporte M. Zebdi. « Je saisis l’occasion du retour du président de la République pour le solliciter et lui dire que beaucoup de famille comptent sur son intervention ».

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