Une petite centaine de personnes. Et quelques têtes d’affiche bien connues. Des Franco-Maghrébins se sont retrouvés jeudi soir dans une salle du 13e arrondissement de Paris pour appeler à une mobilisation contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle dimanche, sans pouvoir taire une divergence quant à une éventuelle adhésion au programme de son adversaire Emmanuel Macron.
Une des premières à rejoindre le mouvement En Marche !, la sénatrice socialiste d’origine algérienne Bariza Khiari. « Tous aux urnes », a-t-elle appelé en réclamant le score « le plus large » en faveur d’Emmanuel Macron « dans ce moment particulier ». Si particulier d’ailleurs que cela doit favoriser une « primauté de la citoyenneté sur l’identité ». « Un imbécile qui vote vaudra toujours plus que deux intellectuels qui s’abstiennent », a-t-elle plaidé en exprimant elle aussi son incompréhension face au leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélechon, qui a refusé d’appeler à voter en faveur de celui qui lui a barré la route de la Finale.
« Macron ne nous décevra pas », a aussi plaidé l’islamologue Ghaleb Bencheikh. Ce « temps exceptionnel » vaut bien une « mobilisation exceptionnelle » pour empêcher que la France se laisse « gagner par la haine ». « Vous êtes aussi le peuple de France, vous faites partie de la Nation », a insisté le brillant orateur, toujours à l’aise dans ses repères.
Tassadit Houd, déjà investie comme candidate d’En Marche ! aux législatives de juin, a fait l’éloge de son mentor dont elle a loué « l’intelligence et la sensibilité ». Avec lui, c’est un « avenir radieux » qui est promis, a flatté cette experte reconnue des ressources humaines en soulevant la protestation d’un participant. « Nous sommes là pour barrer la route à Le Pen », a-t-elle rectifié.
Dans un communiqué, les organisateurs ont affirmé ne pas pouvoir « imaginer la France gouvernée par le FN » parce que les Franco-Maghrébins seront ses « premières victimes ».
Ils ont notamment reçu le soutien de l’historien Benjamin Stora qui, dans un message, a rappelé la filiation du FN avec les « nostalgiques de l’Algérie française ».