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Maintien de l’Aïd-el-Adha en Algérie : des Professeurs en médecine émettent un avis défavorable

Maintien de l’Aïd-el-Adha en Algérie : des Professeurs en médecine émettent un avis défavorable

Le maintien sous condition de l’Aïd-el-Adha ne fait pas l’unanimité en Algérie, qui fait face à une flambée du Covid-19 depuis fin juin.

Un collectif des professeurs en sciences médicales appelle les autorités à décréter l’ « abstention pour tous » du sacrifice du mouton de l’Aïd-el-Adha, en raison de la pandémie de coronavirus.

Ce collectif demande aux « plus hautes autorités du pays pour prendre toutes les mesures qu’impose la situation de crise sanitaire actuelle, en décrétant l’abstention, pour tous, de procéder au sacrifice du mouton » et « de faire de ces deux jours de l’Aïd El Adha, un grand moment de recueillement et de solidarité nationale ».

« En tant que membres du collectif, nous pensons qu’il faut impérativement suspendre l’Aïd el Adha pour cette année, du fait qu’elle favorise la dissémination du Covid », affirme le Pr Kamel Bouzid chef du service d’oncologie au CMPC et membre du collectif, dans une déclaration à TSA, ce samedi.

« Le Covid est particulièrement agressif et dangereux et on commence réellement à avoir peur avec les nouveaux bilans des contaminations. Il faut donc tirer la sonnette d’alarme », soutient-il.

« Nous appelons à décréter l’abstention de procéder au sacrifice comme en 1966 lorsque le président Boumediene avait pris une décision similaire afin de préserver le cheptel. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où on ne peut pas se permettre de fêter l’Aïd el Adha dans ces conditions. On pourrait le faire l’an prochain, mais il faut impérativement cette année que les autorités interviennent », considère le président de la Société d’oncologie médicale.

« Quels que soient les conseils que l’on pourrait prodiguer, l’achat du mouton dans des marchés collectifs, son transport à plusieurs, son sacrifice et sa consommation sont toutes des occasions qui vont favoriser les fortes affluences et regroupements qui vont exacerber la situation pandémique », préviennent ces spécialistes issus de différentes branches médicales.

Ils appellent à faire de ces deux jours de l’Aïd El Adha « un grand moment de recueillement et de solidarité nationale ». « Par rapport aussi bien aux Algériens décédés, qu’aux personnels soignants dont 2 000 sont infectés et morts de Covid », souligne Pr Bouzid.

Enfin, le collectif exhorte la population à se conformer au respect strict des mesures sanitaires au vu de la hausse des contaminations au coronavirus.

« La pandémie connaît actuellement une très forte hausse des contaminations et des décès qui va en s’aggravant depuis les relâchements du ramadan, de l’Aïd-el-fitr et du déconfinement. Ce qui nous impose à tous, aujourd’hui, le respect le plus strict des mesures barrières, notamment de distanciation physique », écrivent les membres du collectif dans une déclaration rédigée à l’issue d’une réunion tenue le 15 juillet dernier.

La fetwa du ministère des Affaires religieuses

Cette réunion a eu lieu au lendemain de la décision de la commission de la Fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs d’autoriser le sacrifice du mouton sous conditions.

Émettant un avis favorable pour le maintien de ce rituel religieux, la commission donne « la possibilité d’effectuer le sacrifice le deuxième, voire le troisième jour de l’Aïd el-Adha », afin d’éviter les regroupements lors de l’accomplissement de ce rite sacrificiel.

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