Le secrétaire général du commissariat à l’amazighité, Si El Hachemi Assad a fait état, ce lundi 11 décembre, de l’existence de « manipulation » ces derniers jours autour de la langue Tamazight dont l’exigence de la promotion a donné lieu à une série de manifestations particulièrement en Kabylie.
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« Je pense qu’il faut recadrer le débat ; c’est un peu ce qu’a fait le HCA, on assume nos responsabilités. Il est important de dire qu’il ne faut pas porter atteinte aussi à Tamazight. Il y a un travail qui est en train de se faire, des avancées qui sont visibles, des projets qui sont annoncés (…) dire que rien ne s’est fait depuis l’officialisation de Tamazight, moi je pense que c’est de la manipulation », a soutenu El Hachemi Assad, invité d’une émission de la Chaîne III, en réponse à une question sur ceux qui considèrent « qu’il y a un recul » de l’enseignement et de l’élargissement de la langue Tamazight.
Le SG du HCA faisait allusion à l’amendement proposé par le PT dans le projet de Loi de finances 2018 et rejeté par la commission de l’APN. Présenté chaque année, cet amendement porte sur « la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer à la généralisation de l’enseignement de Tamazight, en octroyant un budget conséquent d’autant que Tamazight est une langue nationale et officielle ».
La commission l’a rejeté au motif qu’il y a des efforts consentis par le gouvernement et que cela relevait du ressort du HCA. Passé inaperçu, cet amendement a été médiatisé sur les réseaux sociaux provoquant ainsi des réactions en cascade jusqu’à l’organisation ce lundi de manifestations à travers la Kabylie par les étudiants et les lycéens.
« Il faut appeler à la sérénité et à la sagesse parce que nous sommes face à une situation d’incompréhension. On manipule, je l’ai dit », insiste-t-il. « Je pense que c’est l’affaire de tout le monde, chacun de son côté doit sensibiliser davantage sur ces questions, que le dossier de l’amazighité évolue en Algérie, que beaucoup de choses ont été faites dans le cadre des institutions de la République, que l’État a mis les moyens pour la promotion de Tamazight et on va vers des projets structurants », ajoute-t-il.
Critiquant la loi d’orientation de 2008 proclamant que Tamazight doit être exprimée comme seule « demande sociale », El Hachemi Assad a indiqué que le défi du HCA est de parvenir à une généralisation « graduelle » du Tamazight, actuellement enseigné dans 37 wilayas. Il a annoncé que l’académie de la langue Tamazight, prévue dans la Constitution à laquelle échoira la décision du choix du caractère pour sa transcription, verra le jour en 2018.
