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Maroc : la contestation dans le Rif ne faiblit pas

Maroc : la contestation dans le Rif ne faiblit pas

La grogne populaire que connait la région du Rif, située dans le nord du Maroc, continue de gagner du terrain. Née à la suite de la mort tragique d’un poissonnier de la ville d’Al Hoceima, broyé par une benne à ordures au mois d’octobre 2016, le mouvement populaire du Rif s’est répandu comme une traînée de poudre.

Face à cette situation, les autorités marocaines ont tout tenté pour tuer dans l’œuf cette contestation. En vain. Les Rifains ne décolèrent pas. Aujourd’hui, le Makhzen veut caresser le Hirak Echaâbi (mouvement populaire) dans le sens du poil pour éviter davantage de propagation du feu contestataire de cette « région révolutionnaire », qui jadis, avait proclamé sa propre république de 1921 à 1926.

Pour ne rien arranger, les partis au pouvoir ont adressé, dimanche 14 mai, une sévère mise en garde aux contestataires d’Al Hoceima. Pour eux, le Maroc « ne peut tolérer l’atteinte à ses constantes nationales et à ses valeurs sacrées à travers l’instrumentalisation des revendications des habitants de la province d’Al Hoceima, de façon à nuire à l’intégrité territoriale du Royaume et à promouvoir des idées destructives qui sèment la zizanie dans la région. »

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Cette offensive des partis formant la majorité gouvernementale a produit l’effet inverse de celui recherché. Elle n’a fait qu’exacerber les tensions. Malgré un rétropédalage officiel le lendemain, et la désolidarisation de la base politique du parti du premier ministre marocain, Saadeddine El Othmani, des propos tenus par ce dernier, la tension est montée d’un cran.

Un appel à une grève générale et une manifestation pour jeudi 18 mai a d’ailleurs été lancé par l’homme fort de cette contestation, Nasser Zefzafi. Très actif sur le terrain, mais aussi sur les réseaux sociaux, ce militant a qualifié de « calomnie » la déclaration des partis de la coalition majoritaire.

« Les activistes du mouvement sont des partisans de la paix et des gens de dialogue sur le fond du dossier des droits de la population. Ce ne sont pas des politiques professionnelles », a répondu le militant, cité par Al Quds Al Arabi. Ce dernier a également réclamé « la fin urgente de toute forme de militarisation de la région ».

Dans ce contexte, la forte communauté rifaine établie en Europe est entrée en action. D’après les médias marocains, le comité préparatoire de la coordination européenne de solidarité avec le Rif a appelé à organiser des sit-in, samedi 20 mai, devant les ambassades et consulats du Maroc en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Suèdes, en Belgique, en Italie, en Allemagne et en Norvège.

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