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Me Ali Yahia Abdenour affirme être victime d’une injustice

Me Ali Yahia Abdenour affirme être victime d’une injustice

À 98 ans, Me Ali Yahia Abdenour doit encore se battre pour garder l’appartement du 35, boulevard colonel Bougara qu’il occupe depuis 1962. « Ce n’est pas tant pour ce cas-là que je parle. Cette injustice touche tout le monde. Les biens ne m’intéressent pas. C’est l’injustice que je n’accepte pas », précise d’emblée ce militant infatigable des droits de l’Homme qui a organisé une conférence de presse ce dimanche 6 mai.

« Une injustice »

Les faits remontent à 2014 quand des appartements de l’immeuble Lutécia au boulevard du Colonel Bougara à El Biar qui appartenaient à l’Unial (Union immobilière algérienne) sont déclarés bien vacants. Les locataires ne devaient donc plus payer l’Unial. Mais cette dernière assigne cinq d’entre eux en justice. Elle est finalement déboutée de son action.

Quatre des cinq locataires concernés ont pu régulariser leur situation. Le cinquième qui n’est autre que Me Ali Yahia Abdenour n’a toujours pas pu le faire. « La direction des Domaines a le devoir d’appliquer la loi sur les biens vacants à tous les citoyens et ne peut en exclure certains pour des raisons inavouées », explique-t-il.

En février, l’ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) envoie une lettre recommandée avec accusé de réception au directeur des Domaines. Il s’agit d’une demande de régularisation de l’acquisition de son logement. Le directeur des Domaines répond finalement en mars en ordonnant une enquête sur le bien en question.

Cinquième mandat

Ali Yahia ne craint pas d’être chassé de son appartement. « Ils ne me chasseront pas, ils me laisseront mourir et ils le reprendront », dit-il. Dans sa déclaration écrite, il dénonce le ministre des Finances qui « n’a pas corrigé cette erreur et faute qui relève du règlement de comptes ». Il accuse le « Premier ministre qui a couvert et ordonné cette injustice » et qui « sait qu’elle offense le droit et l’égalité des citoyens devant la loi ».

Mais Ali Yahia Abdenour est convaincu que la décision ou cette « injustice » vient « de plus haut que le gouvernement ». Vise-t-il la présidence ? « Je pense que le président est inapte et il ne fait rien du tout. Ce sont les visiteurs du soir. Ceux qui vont à la présidence pour décider du pays », répond-il.

Durant sa conférence de presse, Ali Yahia a commenté la situation du pays qu’il qualifie de « difficile ». « Est-ce qu’il y aura un cinquième mandat ? Est-ce que le sortant va sortir ? Est-ce que le président considère que son avenir est derrière et pas devant lui ? Ce sont des problèmes qui vont se poser assez rapidement », estime Ali Yahia Abdenour. Pour lui, le cinquième mandat est presque une certitude.

« Connaissant un peu le président, je pense qu’il est pour une présidence à vie. Lui pense qu’il a tout résolu, qu’il a tout réglé, c’est sa position (…). Sur le plan économique, mille milliards de dollars ont été dépensés. On pouvait développer avec tous les pays d’Afrique qui avaient une vision. Mais on a échoué. Tout se résume à la planche à billets qu’on a utilisée pour payer les fonctionnaires à la fin de 2017 », lâche-t-il.

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