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Me Bourayou : le journaliste Said Chitour « n’a livré aucun document à des puissances étrangères »

Me Bourayou : le journaliste Said Chitour « n’a livré aucun document à des puissances étrangères »

aroundalgiers.sitew.fr

Le journaliste Said Chitour est détenu depuis un mois à la prison d’El Harrach.  Me Khaled Bourayou est son avocat. Entretien.

De quoi est-il accusé ?

D’abord, Saïd Chitour est le correspondant de la BBC en Algérie. Il a été arrêté le 5 juin à l’aéroport international d’Alger par les services de sécurité avant d’être mis en dépôt le même jour par le procureur de la République. Il est poursuivi en vertu de l’article 65 du Code pénal.

Que dit cet article ?

L’article en question prévoit la « réclusion perpétuelle pour quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale ». 

Selon nos confrères d’El Watan, Saïd Chitour aurait livré des documents confidentiels ?

Saïd Chitour n’a livré aucun document à des diplomates, encore moins des documents confidentiels pouvant nuire à la défense ou à l’économie nationale. J’ajoute que les documents confidentiels pouvant porter atteinte à la défense et à l’économie nationale doivent être classés. Par ailleurs, sa fonction de journaliste ne pouvait pas permettre à mon client d’accéder à des documents confidentiels qui pourraient entrer dans les prévisions de l’article 65. Il était invité dans des ambassades comme d’autres journalistes. Il y a eu des discussions au cours desquelles il s’agissait d’analyses de la situation politique du pays.

Ce sont ces discussions qui sont considérées comme des renseignements ?

Oui et c’est vraiment farfelu que ces analyses politiques soient considérées comme étant du renseignement. Les services de sécurité étaient au courant de ses activités. Mon client informait les services de sécurité sur ce qu’il faisait. Dans cette affaire, il y a une exagération. Pour une accusation d’une telle gravité, telle qu’elle est sanctionnée par l’article 65, il importe de prouver l’existence de documents confidentiels ou de ces renseignements pouvant nuire à la défense nationale. À ce titre, les informations publiées par la presse concernant mon client selon lesquelles, il procédait à des actes d’espionnage, sont dénuées de tout fondement.

Quel est le service de sécurité qui est chargé de ce dossier ?

C’est le DRS qui s’est occupé de l’enquête parce qu’il s’agit de renseignement.

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