Bonne nouvelle pour les médecins algériens exerçant en France. Après plusieurs années de précarité et de lutte pour la régularisation de leur statut, les médecins à diplôme étranger hors Union européenne (Padhue), dont font partie de nombreux Algériens, ont fini par avoir gain de cause.
Dans deux décrets publiés ce jeudi 29 mai au Journal officiel de la République française, le ministère de la Santé a modifié la procédure de régularisation des médecins à diplôme étranger, obtenu hors Union européenne, dits Padhue.
« Une nouvelle voie d’accès dite interne »
Sont concernés par les dispositions des deux décrets les « médecins, chirurgiens-dentistes, sage-femmes et pharmaciens » titulaires de diplômes obtenus dans un État autre que ceux membres de l’Union européenne, précise le texte.
En vertu de ces changements, ces spécialistes, dont certains exercent déjà depuis des années dans des hôpitaux français, disposent désormais d’une « nouvelle voie d’accès dite interne » qui « reconnaît le parcours » des médecins exerçant déjà sur le territoire français.
De plus, le « parcours de consolidation des compétences », réclamé pour la régularisation de ces praticiens, « pourra être adapté pour accélérer l’autorisation d’exercice pour les praticiens reconnus compétents sur le terrain », peut-on également lire dans les décrets publiés ce jeudi.
Par ailleurs, la nouvelle réglementation régissant la régularisation des Padhue apporte aussi des « aménagements à la procédure d’autorisation d’exercice provisoire et au dispositif dérogatoire bénéficiant à certains territoires d’outre-mer », indique le texte, cité par France Info.
La publication de ces deux décrets intervient conformément aux promesses du gouvernement français faites aux médecins à diplôme étranger hors Union européenne (Padhue).
Quels changements concrets ?
La mise en place d’une nouvelle voie devrait permettre à de nombreux médecins algériens en France de sortir de la précarité. Actuellement, quel que soit le nombre d’années d’expérience, un Padhue gagne rarement plus de 2000 euros nets par mois.
Mais une fois son diplôme reconnu, il pourra exercer pleinement, avoir un salaire équivalent à celui d’un médecin français et même ouvrir son propre cabinet médical.
Les Padhue se mobilisent depuis des mois
Ces derniers, qui exerçaient déjà en France, se mobilisent depuis des mois pour dénoncer leurs situations précaires, ainsi que les iniquités de la procédure permettant leur insertion dans le cadre qui s’applique aux médecins diplômés hors de l’Union européenne.
Pour pouvoir exercer, ces praticiens, et malgré leur longue expérience, étaient contraints de passer le concours des épreuves de vérification des compétences (EVC) pour obtenir une équivalence française de leur diplôme étranger. Or, ce concours ne prend pas en compte leur expérience.
La procédure était en effet jugée trop sélective et inéquitable, marginalisant ainsi plusieurs de ces praticiens qui exercent en France depuis plusieurs années, dans des conditions souvent ponctuées par une forte pression compte tenu des pénuries de médecins dans certaines régions.
Bien qu’ils aient permis à plusieurs hôpitaux et services à continuer de fonctionner, ces médecins exerçaient dans de graves situations de précarité, en raison des conditions de leur insertion. Mais avec la nouvelle réglementation, les choses devraient changer en leur faveur.