Un réseau international de trafic de bijoux en or et en argent a été démantelé la semaine dernière à l’aéroport international d’Annaba. Des agents de la douane algérienne et des policiers de l’aéroport sont impliqués dans ce réseau de contrebande d’objets précieux.

L’affaire remonte au 22 mai, lorsqu’un véhicule est contrôlé par des éléments de la Gendarmerie nationale à proximité de l’aéroport international Rabah-Bitat d’Annaba.

À bord de cette voiture, « se trouvaient un policier en uniforme et un second individu », indique une source proche de la Gendarmerie nationale, citée ce samedi 31 mai par le journal El Watan, qui rapporte l’information.

91 kg de bijoux saisis sur un passager

En ouvrant le coffre du véhicule, les gendarmes découvrent quatre valises remplies de sacs transparents contenant pas moins de 91 kg de bijoux, en argent blanc et en or. Des documents commerciaux non officiels, dont des bons portant les noms de commerçants locaux et des montants élevés, ont également été récupérés.

Sachant que le transport d’objets précieux est soumis à une réglementation stricte interdisant les transferts en grosses quantités par les voyageurs, les valises ont été saisies et une enquête a été ouverte. Les bijoux auraient été transportés depuis Marseille, à bord d’un vol vers l’aéroport d’Annaba.

Des sources sécuritaires, citées par le même journal, ont en effet fait savoir que l’opération aurait été montée depuis Marseille. Les documents saisis par les gendarmes confirment qu’il s’agit d’un réseau structuré, bien rodé et transfrontalier.

Pour faire passer ces bijoux sans être inquiétés par les contrôles douaniers et policiers à l’aéroport, les membres du réseau auraient été aidés par des douaniers et des policiers exerçant à l’intérieur de la plateforme aéroportuaire d’Annaba.

Trois agents des Douanes, deux policiers et un civil, placés sous mandat de dépôt

Ces marchandises précieuses expédiées depuis l’Europe étaient destinées à être écoulées sur le marché noir en Algérie, notamment à Annaba.

« L’enquête, ouverte sur instruction du parquet après exploitation d’un renseignement jugé fiable, a très vite mis en évidence l’implication présumée de fonctionnaires censés protéger les frontières », précisent les sources citées par El Watan.

« Des douaniers et des policiers sont suspectés d’avoir facilité le passage de la marchandise en toute discrétion, avant d’être arrêtés », précise-t-on encore.

Le juge d’instruction de la 2e chambre du tribunal correctionnel d’El Hadjar a placé sous mandat de dépôt, dans la soirée du jeudi 29 mai, trois officiers et agents des Douanes, deux policiers et un civil.  Le fournisseur principal, qui réside en France, est en fuite.