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Médecins résidents : polémique autour de l’examen du DEMS

Médecins résidents : polémique autour de l’examen du DEMS

Engagés dans la lutte contre la Covid-19, les médecins résidents algériens sont-ils prêts pour passer l’examen d’évaluation DEMS prévu en janvier prochain ? Pour un député de l’APN, la réponse est non, mais son avis ne fait pas l’unanimité.

Le parlementaire a adressé, dimanche 6 décembre, une lettre au Premier ministre lui demandant de dispenser les médecins résidents de l’examen d’évaluation DEMS (diplôme d’études médicales spécialisées).

« Les médecins, en particulier les médecins résidents, livrent une bataille continue pour endiguer l’épidémie du coronavirus, les efforts qu’ils fournissent sont visibles sur le terrain (…). Étant donné ces circonstances exceptionnelles qui coïncident avec les préparations par les médecins résidents des examens de fin de spécialité (DEMS) (…) nous sollicitons de votre excellence afin d’intervenir pour dispenser les médecins résidents de passer le DEMS qui se veut un examen symbolique et de formalité (…) », soutient Lakhdar Brahim, député MSP de Djelfa, dans sa lettre à Abdelaziz Djerad.

Les médecins résidents engagés dans la lutte anti-Covid

Pour le parlementaire, la suppression du caractère éliminatoire de cet examen est « une nécessité absolue ».

Cependant, la demande du député est jugée « déraisonnable » par le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des médecins spécialistes de santé publique (SNPSSP) qui insiste sur le caractère obligatoire de cet examen, en qualifiant la démarche du parlementaire de « populiste ».

« Le DEMS est un examen de fin de spécialité, il est donc obligatoire. Celui qui échoue est appelé à le faire l’année d’après », estime notre interlocuteur qui cumule des années d’exercice, soulignant le caractère obligatoire de cette évaluation du futur médecin spécialiste. « A notre époque, nous étions soumis à une évaluation chaque six mois (système semestriel) avant de passer l’examen final. Aujourd’hui, l’évaluation ne tient qu’en une année (de résidanat), la première en l’occurrence, et puis plus rien jusqu’au DEMS », précise-t-il tout en considérant qu’une mesure dans ce sens serait une dévaluation totale de cet examen et de la fonction même de médecin spécialiste.

« Un report de l’examen pourrait être envisagé, mais pas sa suppression », soutient le Dr Yousfi.

Le 30 juillet, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait fixé les dates pour l’organisation des DEMS : du 16 et 28 janvier 2021 pour la « session normale » et du 6 au 18 mars pour la session de rattrapage.

Suppression du service civil : où en est-on ?

Depuis que le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé en avril dernier la suppression du service civil pour les médecins spécialistes et la prise de mesures incitatives à leur profit pour les inciter à travailler dans les wilayas du sud, rien ne semble avoir été entrepris par le gouvernement, neuf mois après.

« Pour les jeunes médecins, très prochainement, je vais annuler le service civil », avait promis, le 3 avril dernier, M. Tebboune au cours d’une réunion avec les membres du Comité de suivi de l’évolution de la propagation de la pandémie de Covid-19.

« Le service civil a été institué pour que les jeunes médecins rendent la dette due à l’État. Ils peuvent la rendre avec d’autres engagements, pas forcément avec le service civil », avait-il suggéré, préconisant de remplacer cette obligation par des « formules intelligentes ».

Quid des incitations financières ?

Le président de la République avait évoqué, à titre d’exemple, des facilitations qui seront accordées aux bacheliers résidant dans les wilayas du sud pour poursuivre des études en médecine avec une moyenne égale ou supérieure à 14/20, pour peu qu’ils s’engagent à exercer dans leurs wilayas respectives pour une durée minimale de cinq ans, avant de pouvoir travailler dans d’autres régions, et « celui qui ne respecte pas son engagement verra son diplôme annulé ».

La question de la réforme du service civil a été soulevée en 2018 par les médecins résidents qui avaient organisé de nombreuses grèves et rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Ils avaient soulevé le problème de la faiblesse des rémunérations, en plus du manque de moyens d’exercice dans les hôpitaux du sud et des hauts plateaux.

« Pourquoi instaurer le service civil uniquement pour le médecin spécialiste ? Il ne concerne pas les paramédicaux, ni les médecins généralistes et les hospitalo-universitaires. La solution était pourtant toute simple : mettre en place des mesures incitatives », avait réagi le Dr Mohamed Yousfi.

Revoir le statut particulier du médecin spécialiste

Le président de la République avait aussi annoncé que des incitations financières allaient être proposées aux médecins volontaires à exercer dans les régions les plus dépourvues en soins sanitaires.

« En 2002, nous avions proposé de tripler le salaire au moins dans l’extrême sud. Le salaire ne doit pas être le même à Laghouat qu’à Tamanrasset », rappelait le Dr Yousfi. Et avant d’arriver à la question du salaire, « il faut d’abord revoir le statut particulier du médecin spécialiste qui est le seul statut qui soit injuste et insuffisant », avait considéré le président du SNPSSP.

D’après lui, le statut qui date de 2009 que le syndicat a contesté n’encourage pas à rester dans la santé publique.

« En révisant ce statut, on va donner au spécialiste son véritable droit. Ensuite, viennent les questions de salaire, les conditions de travail à l’exemple du plateau technique », avait soutenu le Dr Yousfi.

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