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Menasra : « Le président Bouteflika doit démissionner »

Menasra : « Le président Bouteflika doit démissionner »

Abdelmadjid Menasra, ex-président du MSP et ancien ministre, s’est dit étonné, dans un entretien à TSA Direct, ce lundi 18 mars, de la position du président Abdelaziz Bouteflika qui n’a pas répondu aux revendications des millions d’Algériens sortis dans les rues depuis le 22 février 2019.

« Le changement doit commencer par le départ du président. Le président Bouteflika doit démissionner. Il a dit avoir entendu l’appel du peuple de ne pas se présenter pour un cinquième mandat. Il aurait dû continuer à entendre ce que le peuple lui dit, sorti massivement manifester le 15 mars 2019 pour dire non aux nouvelles décisions. Le président a encore une marge jusqu’au 28 avril 2019, date de la fin de son mandat. Il doit confirmer son retrait maintenant et engager tout de suite des réformes en dialoguant avec la classe politique dans l’intérêt du pays », a-t-il déclaré.

Tout retard va, selon lui, contribuer à l’augmentation du désespoir chez les Algériens et porter atteinte aux intérêts économiques de l’Algérie et à sa réputation dans le monde.

« L’entêtement peut mener vers le chaos. Le pouvoir semble ne pas parler le même langage que la population. On a l’impression qu’il gagne du temps. Il pense que la rue va se refroidir et se diviser. On a commencé, par exemple, à mettre en avant la question des idéologies et des couleurs politiques. Les gens se sont réunis sur une seule question : le départ de Bouteflika et ceux qui sont avec lui. Certains walis versent dans la fitna en choisissant des jeunes en disant qu’ils représentent le mouvement de contestation. La réponse populaire sera dure le vendredi prochain à ces provocations. Certains veulent jouer les prolongations alors que le match est terminé», a prévenu M. Menasra. Il dit refuser la recherche de solutions en dehors de « la volonté populaire ».

« Le peuple a compris que tous les problèmes viennent du pouvoir »

« Le peuple a rééquilibré l’équation politique en Algérie. Le pouvoir a pris le dessus sur l’opposition en tentant de l’écraser. En sortant dans la rue, le peuple a rétabli les choses. Ses revendications ont été déjà portées par des partis, des personnalités, des députés et des journalistes, mais le pouvoir n’a jamais voulu les prendre en considération », a-t-il estimé.

Il a rappelé que le refus du quatrième et du cinquième mandat a été déjà exprimé autant que la dénonciation de l’absence de transparence dans les différents processus électoraux et de la corruption. « La demande d’un changement politique radical, démocratique et pacifique a été maintes fois faite sans que le pouvoir n’y prête attention. Le pouvoir, qui a tenté de minimiser le rôle de l’opposition et des médias, a prétendu que le peuple n’était pas intéressé par la politique, mais par le pain et par le logement. Le peuple a montré que sa conscience est grande et a compris que tous les problèmes viennent du pouvoir. Il est sorti dans la rue pour l’exprimer avec des slogans clairs», a-t-il ajouté.

Le peuple a, selon lui, répondu d’une manière collective et patriotique à Bouteflika en refusant la prolongation de mandat et le report de la présidentielle.

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