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Mesures d’apaisement : le panel n’a pas dit son dernier mot ?

Mesures d’apaisement : le panel n’a pas dit son dernier mot ?

Le coordinateur de la commission de dialogue et de médiation, Karim Younès, ne désespère pas de voir les autorités tenir leur engagement de décréter les mesures d’apaisement promises.

S’exprimant ce samedi 3 août sur les colonnes de Liberté, l’ancien président de l’APN s’est défendu d’avoir cédé sur les préalables que lui et les autres membres du panel avaient posés avant d’accepter la mission.

« Contrairement à ce qui s’est raconté, nous n’avons pas renoncé aux préalables. Je persiste sur le fait que nous ne pouvons envisager un dialogue serein sans mesures d’apaisement. Nous avons un engagement de la part du chef de l’État. Nous attendons toujours sa mise en œuvre », assure-t-il.

Jeudi, l’ancien président de l’APN avait surpris tout le monde en annulant sa démission suite à l’insistance de ses compagnons, réunis pour décider des suites à donner à la mission au lendemain du rejet par le chef d’état-major de l’ANP des préalables qu’il assimilés à des « diktats ».

La sortie d’Ahmed Gaïd Salah était perçue comme un recul sur les engagements pris jeudi 25 juillet par le chef de l’Etat par intérim devant les membres de la commission de dialogue et de médiation. Abdelkader Bensalah s’était engagé à satisfaire plusieurs points soulevés par les six membres du panel qu’il avait reçu au siège de la présidence, dont la libération des détenus d’opinion, l’allègement du dispositif sécuritaire encadrant les marches hebdomadaires et l’ouverture des médias publics à l’opposition.

Dès le lendemain, soit au soir du vingt-troisième vendredi, M. Younès brandissait la menace de démission et d’autodissolution du panel si les revendications ne sont pas prises en compte. « Cette semaine sera décisive », déclara-t-il.

Lorsque Gaïd Salah signifie que le dialogue doit se tenir loin de tout préalable, mardi 30 juillet, un membre du panel, l’économiste Smaïl Lalmas annonce son retrait. Il devait être suivi par l’ensemble des membres mais « l’intérêt du pays » est mis en avant lors de la réunion de jeudi et la commission décide de poursuivre sa mission malgré la volte-face du pouvoir.

Elle a annoncé que le processus de dialogue débutera sans délai et fait savoir que d’autres personnalités ont répondu à « l’appel de la patrie », c’est-à-dire accepté de renforcer la commission. La décision est assimilée par une partie de l’opinion à une capitulation sans conditions et le panel est sévèrement critiqué lors des marches du vingt-quatrième vendredi.

Les explications faites ce samedi par Karim Younès sont-elles juste destinées à sauver la face des membres du panel ou signifient-elles que les mesures d’apaisement sont toujours posées comme préalables et que, par conséquent, sa démission et même la dissolution du panel ne sont pas définitivement écartées ?

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